Agence de presse AhlulBayt (ABNA) : Beit Lif (Sud-Liban) — Après des semaines de tensions le long de la Ligne bleue, des signes tangibles de reprise de la vie sont visibles à Beit Lif: les épiceries et boulangeries rallument leurs fours, des classes temporaires accueillent de nouveau les élèves, et des artisans locaux remplacent fenêtres et toitures endommagées. Dans les oliveraies et les vergers, les agriculteurs reviennent inspecter les parcelles, remettre en état les murets et relancer un cycle indispensable à l’économie familiale.
Cette renaissance reste toutefois placée sous haute vigilance. Les habitants signalent des survols de drones et, par moments, des tirs d’artillerie venant de l’autre côté de la frontière, en violation des engagements et de la résolution 1701. Les municipalités, la Défense civile libanaise et des comités populaires ont mis en place des plans de circulation, des points de rassemblement et des consignes de sécurité, surtout pour les enfants. Le Croissant‑Rouge libanais poursuit des formations de premiers secours et des ateliers de sensibilisation aux risques d’engins explosifs non explosés.
Sur le front des services essentiels, la commune s’emploie à stabiliser l’alimentation électrique via des générateurs, à rétablir l’eau potable et à rouvrir la petite clinique locale. Les pharmacies reconstituent progressivement leurs stocks, tandis que des associations caritatives distribuent des colis alimentaires et des couvertures en prévision des nuits plus froides. Les réseaux de solidarité — familles, diaspora, mosquées et husseiniyyas — contribuent à financer des réparations ciblées et à soutenir les ménages les plus touchés.
La coordination avec la FINUL et l’armée libanaise s’intensifie autour de la surveillance des zones sensibles, de la protection des infrastructures civiles et de la sécurisation des axes de secours. Les responsables locaux insistent: la priorité est de protéger les civils et d’empêcher que les « pauses » ou arrangements temporaires ne soient instrumentalisés par l’ennemi comme de simples calculs tactiques. « Nous avons choisi la vie. Nous ne quitterons pas notre terre », confie un notable du village, appelant à l’unité nationale et à la fermeté face aux violations.
Malgré l’inquiétude, l’esprit communautaire demeure intact. Des ateliers de rattrapage scolaire se tiennent dans des salles polyvalentes, des équipes de jeunes réparent les réseaux Internet et posent des éclairages solaires de rue, et des coopératives lancent de petites initiatives pour écouler l’huile d’olive et les produits laitiers locaux. Les habitants espèrent une application complète et symétrique de la résolution 1701: arrêt total des violations du régime sioniste, respect des frontières et protection des populations.
Beit Lif illustre ainsi la détermination d’un Sud‑Liban qui, malgré la menace, se relève, reconstruit et s’organise. La communauté affirme son droit à une vie digne sur sa terre et appelle à mettre fin à l’agression afin que la reprise s’inscrive dans la stabilité et la paix.
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