19 novembre 2025 - 22:36
Francesca Albanese (ONU): l’UE manque à ses obligations et aggrave la situation des Palestiniens

La rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese, estime que l’Union européenne non seulement ne remplit pas ses obligations à l’égard de la Palestine, mais contribue à aggraver la situation des Palestiniens. Elle appelle à des mesures concrètes pour protéger les civils et faire respecter le droit international face aux violations du régime sioniste.

Agence de presse AhlulBayt (ABNA) : Bruxelles/Genève — Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, a déclaré que l’Union européenne « ne se conforme pas à ses devoirs » en matière de prévention des violations graves et de protection des civils palestiniens, et que certaines politiques européennes « aggravent la crise » sur le terrain. Selon elle, le décalage entre les déclarations de principe et les actes alimente l’impunité et fragilise l’ordre international fondé sur le droit.

Albanese rappelle que les États membres de l’UE, en tant que Hautes Parties contractantes aux Conventions de Genève, ont l’obligation de faire respecter le droit international humanitaire, notamment en évitant toute assistance qui pourrait faciliter des violations graves. Elle a pointé les flux commerciaux, financiers et, dans certains cas, les exportations d’armements soumis à la Position commune 2008/944/PESC, estimant que le maintien de ces relations « expose à un risque de complicité » face aux attaques récurrentes du régime sioniste à Gaza et en Cisjordanie.

Sur le terrain, la situation humanitaire se détériore: à Gaza, le blocus prolongé, les bombardements et l’entrave à l’acheminement de l’aide compromettent la survie de la population; en Cisjordanie, l’expansion des colonats et les violences de colons se multiplient, tandis que les incursions militaires se poursuivent. Pour Albanese, l’absence de mesures coercitives crédibles nourrit la répétition des violations, malgré les appels à la « désescalade » et aux « pauses » humanitaires qui, sans garanties, restent purement tactiques.

La rapporteuse encourage l’UE à adopter des décisions « à la hauteur de ses engagements juridiques »: suspension des transferts d’armes et d’équipements à usage militaire ou dual susceptibles d’être employés contre des civils, conditionnalité stricte des accords de coopération, soutien actif aux mécanismes d’enquête internationaux et à la Cour pénale internationale, et exigence d’un accès humanitaire sûr et continu. Elle appelle également à la protection effective des travailleurs humanitaires et des infrastructures civiles, ainsi qu’à la libération des détenus arbitraires.

Des organisations de la société civile en Europe relaient ces demandes et appellent à aligner les politiques sur le droit international. Plusieurs capitales ont annoncé réexaminer leurs licences d’exportation à la lumière des obligations de diligence, mais les défenseurs des droits regrettent la lenteur et l’hétérogénéité des réponses. Aux yeux d’Albanese, la crédibilité européenne dépend désormais de la capacité à traduire les principes en actes, à rompre avec les doubles standards et à contribuer réellement à la protection du peuple palestinien.

Pour de nombreux observateurs, une position européenne claire — fondée sur le droit, des mesures concrètes et la fin de toute complicité — est indispensable pour stopper l’agression du régime sioniste, prévenir une catastrophe humanitaire plus large et rétablir l’autorité des normes internationales.

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