21 août 2025 - 13:42
L'Inde adopte une loi controversée sur l'éducation des minorités et dissout le conseil des madrasas musulmanes

Le gouvernement indien, dirigé par le Bharatiya Janata Party (BJP), a promulgué une loi sur l'éducation controversée qui réforme le système des institutions religieuses minoritaires et a simultanément dissous le conseil national supervisant les madrasas musulmanes, suscitant de vives réactions de la part des partis d'opposition et des leaders communautaires qui dénoncent cette initiative comme une atteinte à la laïcité constitutionnelle et aux droits des minorités.

Agence de presse AhlulBayt (ABNA) : Selon le reportage de l'Agence de Presse AhlulBayt (ABNA), la Loi sur la Commission nationale pour les institutions éducatives minoritaires (projet de loi d'amendement) accorde au gouvernement fédéral des pouvoirs de supervision accrus concernant l'administration et le programme d'études des institutions éducatives gérées par les minorités religieuses, qui jouissaient historiquement d'une plus grande autonomie.

Parallèlement, le gouvernement a dissous le Conseil central des madrasas, un organe responsable de faciliter la modernisation et l'éducation standardisée dans des milliers de séminaires islamiques à travers le pays. Des responsables du gouvernement BJP au pouvoir ont défendu ces décisions, affirmant qu'elles sont des étapes cruciales vers la mise en œuvre d'un Code civil uniforme et la promotion de l'intégration nationale en standardisant l'éducation.

Le ministre de l'Éducation, Shri Dharmendra Pradhan, a déclaré : « Il ne s'agit pas de cibler une communauté spécifique. Il s'agit de doter chaque enfant indien d'un système éducatif moderne, scientifique et uniforme qui ouvrira des portes pour son avenir. Notre objectif est de mettre fin à la ségrégation éducative et de garantir qu'aucun enfant ne soit laissé pour compte avec des compétences dépassées. »

Cependant, cette mesure a été accueillie par de vives critiques. Les leaders de l'opposition l'ont qualifiée de violation flagrante des principes laïques de l'Inde et de tentative de marginalisation accrue de la communauté musulmane.

Asaduddin Owaisi, un député prominent et président de l'All India Majlis-e-Ittehadul Muslimeen (AIMIM), a qualifié cette mesure de « génocide culturel ». Il a déclaré : « D'abord, ils parlent de love jihad, puis ils modifient les lois sur la citoyenneté, et maintenant ils s'en prennent à nos institutions éducatives. C'est un démantèlement systématique de l'identité musulmane en Inde sous couvert de réforme. »

Cette décision a également suscité des inquiétudes au niveau international, plusieurs organisations de défense des droits de l'homme avertissant qu'elle pourrait exacerber les tensions religieuses au sein de la nation diverse. Les analystes politiques considèrent cette initiative comme faisant partie de l'agenda majoritaire plus large du BJP, qui privilégie souvent les politiques nationalistes hindoues.

La mise en œuvre de la nouvelle loi devrait faire face à des contestations juridiques devant la Cour suprême de l'Inde, les pétitionnaires arguant probablement qu'elle viole les garanties constitutionnelles accordées aux minorités religieuses et linguistiques pour établir et administrer leurs propres institutions éducatives.

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