Agence de presse AhlulBayt (ABNA) : Washington/Palmyre — Interrogé dimanche par NBC News, le sénateur républicain Rand Paul a réagi à l’attaque survenue la veille en Syrie, attribuée par des informations préliminaires à un individu présenté comme lié au groupe terroriste Daesh. D’après les mêmes sources, l’attaque a fait deux morts parmi les soldats américains ainsi qu’un interprète civil, et a blessé trois autres personnes.
« Punir les responsables » et revoir la présence militaire américaine
Rand Paul a déclaré que les auteurs de l’attaque « doivent être punis », tout en affirmant que l’essentiel est désormais de se demander si les États‑Unis « devraient, dès le départ, avoir des troupes en Syrie ». Selon lui, le déploiement limité de quelques centaines de soldats américains n’offre pas un avantage stratégique réel et expose au contraire Washington à une spirale d’incidents et de représailles.
Dans ses propos rapportés par NBC, le sénateur a qualifié cette présence de « piège » plutôt que d’« atout stratégique », estimant qu’un contingent réduit ne constitue pas une dissuasion crédible et ne prévient pas l’escalade. Il a appelé à une évaluation plus exhaustive des objectifs déclarés de la mission, de ses résultats réels et de ses coûts humains et politiques.
Un débat récurrent à Washington sur la Syrie
L’intervention de Rand Paul s’inscrit dans un débat ancien aux États‑Unis: faut‑il maintenir une présence militaire en Syrie au nom de la lutte antiterroriste, ou privilégier d’autres instruments — coopération régionale, intelligence, diplomatie — pour éviter l’enlisement? Les critiques de la présence américaine soulignent régulièrement la question de la souveraineté syrienne, la complexité du terrain et le risque de voir les forces américaines devenir des cibles dans des zones instables.
Pour Rand Paul, l’attaque de Palmyre illustre les limites d’une posture militaire restreinte. Il avertit que des effectifs faibles, dispersés et dépendants de bases isolées peuvent accroître la vulnérabilité sans garantir de bénéfice stratégique proportionnel, surtout dans un contexte où des cellules de Daesh et d’autres groupes armés cherchent à exploiter toute brèche sécuritaire.
Conséquences politiques et pression pour une « réévaluation »
Les propos du sénateur devraient relancer les pressions internes en faveur d’un calendrier de retrait ou, à minima, d’une redéfinition des règles d’engagement et de la mission. Des observateurs estiment que chaque attaque contre des forces américaines en Syrie ravive les interrogations sur la finalité de la présence militaire, la protection des troupes et la cohérence de la stratégie régionale de Washington.
Rand Paul, de son côté, insiste sur une ligne constante: sanctionner les responsables d’attaques, mais éviter un engagement prolongé qui pourrait transformer une présence limitée en conflit durable. L’évolution de la position américaine dépendra, selon les analystes, des évaluations sécuritaires sur le terrain et des arbitrages politiques à Washington.
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