Agence de presse AhlulBayt

la source : IQNA
mercredi

18 décembre 2019

12:56:49
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Le surf des baathistes sur les manifestations irakiennes renforcé par le nationalisme arabe, et l’absence des courants chiites

Les baasistes tentent d'influencer les manifestations irakiennes et de soulever la question du nationalisme arabe. Un expert de haut niveau des affaires d'Asie occidentale a souligné que le soutien à certains mouvements chiites irakiens avait mis le gouvernement d’Adel Abdoul Mahdi dans une position de faiblesse.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Les manifestations irakiennes ont commencé le 1 octobre 2019 à Bagdad et dans certaines villes du sud du pays, pour protester contre la corruption financière et administrative, le manque de services sociaux, le chômage et le manque d'emplois. Malgré les promesses du gouvernement d'Adel Abdul Mahdi pour des réformes structurelles et juridiques, l’offre d’aides économiques et la publication de différentes instructions, les manifestants ont continué à protester, et des casseurs se sont mêlés aux manifestants entrainant des actions violentes. 
 
Jusqu'à présent, les manifestations ont fait plus de 400 morts et des milliers de blessés, entraîné la destruction des biens publics et privés, et de certains centres diplomatiques dont le consulat de la République islamique d'Iran à Nadjaf et Karbala, ainsi que certains centres d’enseignement religieux et de nombreuses administrations.
 
Adel Abdul Mahdi, le 8 décembre 2019, après la lecture du message de l'Ayatollah Ali Sistani, autorité religieuse chiite, par son représentant, à la prière du vendredi de Karbala, a annoncé qu'en raison des conditions actuelles, pour empêcher la poursuite des violences et en raison de l'incapacité apparente du gouvernement de régler la situation, présentait sa démission au Parlement pour la formation d'un nouveau gouvernement. 
مصاحبه // هدف از ایجاد خشونت در اعتراضات عراق، اجرای سناریوی تجزیه عراق است 
 
Hossein Kanani Moghaddam, analyste et expert de l’Asie occidentale, dans un entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique, a déclaré : « Citons d'abord les origines des récents événements en Irak qui ont conduit à la démission d'Adel Abdul Mahdi et à la création d'un vide politique dans le pays. Selon les scénarios qui se succèdent en Irak, le pays est entré dans la phase post-Daesh. Avant cela, il y avait un ennemi commun dans le pays, auquel s’opposaient tous les groupes ethniques, partis et religions, y compris les chiites, les sunnites, les zeidistes, les chrétiens, les kurdes, les turkmènes qui sont parvenus à un consensus sur le fait que le gouvernement central devait être suffisamment fort pour résister à « l'Etat islamique ». 
 
Mais après Daesh, nous sommes tombés dans un scénario de division que les États-Unis avaient préparé pour l'Irak et suivi pendant des années, au Kurdistan et dans les régions sunnites, et même dans le sud de l'Irak (la région chiite) pour diviser le pays.  Les États-Unis ont créé environ 700 ONG en Irak pour mettre en œuvre le plan de mouvement social. Ces mouvements en Irak, ont ​​commencé à cause des problèmes économiques alors que les États-Unis eux-mêmes, sont les principaux responsables des problèmes économiques de l'Irak. 
 
Près de 600 milliards de dollars de revenus pétroliers ont été obtenus au cours des 10 dernières années que les Américains ont utilisés en partie, pour la protection et la sécurité du pays. Un autre facteur est le désir des Américains de revenir en Irak pour contrôler les ressources pétrolières et empêcher les chiites de développer leur pouvoir à l'intérieur du pays, en particulier les chiites qui ont des affiliations idéologiques avec la révolution islamique d’Iran. 
 
Tous ces facteurs ont conduit à la démission d'Adel Abdul Mahdi qui avait fourni de bons services au cours de sa carrière de Premier ministre, et avait renforcé la souveraineté nationale. Abdul Mahdi lui-même, était un pilier de la lutte contre la corruption qui était un de ses principaux slogans. Il avait peu de considération pour les partis et les groupes, et avait même parfois résisté aux demandes américaines. 
بحران‌آفرینی برخی جریان‌های شیعی با حمایت از اعتراضات عراق/ تلاش بعثی‌ها برای تقویت ناسیونالیسم 
Sa résistance aux demandes américaines a conduit les États-Unis à transformer les manifestations de rue en violences, et selon les statistiques, la plupart des tweets et des messages de rébellion provenaient en fait, des Émirats arabes unis, du Koweït ou d'Arabie saoudite. Malheureusement, certains partis et mouvements chiites ont rejoint les manifestants et les insurgés. Ce sont ces facteurs qui ont poussé Abdul Mahdi à se retirer du pouvoir, car lorsque le mécontentement se limitait à la rue, l'Ayatollah Sistani avait demandé à plusieurs reprises au gouvernement Abdul Mahdi de résoudre les problèmes des gens. 
 
Résoudre les problèmes des gens n'était pas une tâche difficile pour le gouvernement, mais les problèmes ont commencé lorsque les chiites eux-mêmes, se sont affrontés, et quand certains d'entre eux ont soutenu les manifestations et sont même descendus dans la rue, depuis les partisans de Muqtada al-Sadr jusqu’au mouvement national de la sagesse, dirigé par Sayed Amar al-Hakim ou Haidar al-Abadi. Même le Basidj Hachd al-Chabi (mobilisation populaire) a soutenu certaines revendications et n'a jamais été prêt à prendre les armes contre les manifestants. 
 
Adel Abdul Mahdi n'est pas parvenu à un consensus des chiites sur le soutien à son gouvernement, et lorsque les violences se sont développées dans les régions du sud comme Nasiriya, al-Amara et les régions chiites d'Irak, il a préféré démissionner pour éviter les effusions de sang. Les revendications étaient initialement d’ordre économique et il n'y avait aucune discussion sur les questions structurelles et politiques. 
 
Mais les problèmes politiques et le changement de régime ont été progressivement évoqués. Les gens ont exigé la démission d'Abdul al-Mahdi et déclaré que ceux qui avaient exercé la responsabilité du gouvernement au cours des deux dernières années, n'avaient plus le droit de voter. De cette façon, les manifestants exigeaient pratiquement le renvoi des hommes politiques qui ont travaillé au cours des 10 dernières années. L’Irak en tant que pays fédéraliste, reconnait une sorte d'autonomie à certaines régions comme le Kurdistan. Il y a une autre disposition dans la constitution irakienne concernant les baasistes qui n'ont le droit de participer à aucun parti, gouvernement ou responsabilité exécutive, mais l'Occident, en accordant une couverture médiatique aux baathistes, cherche à leur donner une partie du pouvoir principalement parmi les sunnites et dans le centre de l'Irak.  
 
Certains cherchent également à saper la sécurité irakienne et la formation des forces armées irakiennes, en modifiant la constitution et en limitant la participation de certains groupes politiques et des dirigeants religieux, pour avoir dans le futur, un gouvernement qui accepte les compromis, indifférent à la résistance et à la révolution islamique. Bien sûr, les « chiites britanniques » sont également actifs en Irak et sont soutenus par les Britanniques. Il convient de noter que l'Ayatollah Sistani n'entre jamais dans les affaires exécutives mais jouit d’un appui populaire spécial, c'est pourquoi l'Ayatollah Sistani est en mesure d'interférer dans les affaires intérieures de l'Irak et soutient les gens. 
 
Mais le problème en Irak, est que ces derniers temps, la population n'a pas été séparée des groupes terroristes, baasistes et Takfiris, et c'est pourquoi la crise irakienne continue avec des manifestations violentes. Cela est conforme au scénario occidental d'insurrection à l'intérieur, de soutien à l'extérieur et de création d'un vide de pouvoir dans la gouvernance. Ce scénario se poursuit en Irak, alors qu’en Iran, grâce à la direction du chef suprême, suite aux problèmes intérieurs qui ont éclaté lors des manifestations de novembre, les émeutes se sont apaisées. 
 
Malheureusement, il y a un complot politique en Irak et partout où les gens protestent, il y a des émeutes et des massacres, comme le récent massacre sur la place al-Wataba de Bagdad, où un adolescent de 16 ans a été tué. Ces actions sont incompatibles avec les idées sunnites, chiites et chrétiennes, et il est clair que ces événements sont destinés à créer la terreur et à ouvrir la voie à la création d'un vide de pouvoir et de souveraineté en Irak, afin que l'Occident puisse réaliser le scénario suivant, à savoir la partition de l'Irak. Il y a trois scénarios dans la région : premièrement, le scénario islamophobe avec Daesh, deuxièmement, la phobie de l’Iran dans certains États du Golfe et certains autres pays, et troisièmement, la phobie du chiisme. Dans les événements de Karbala et de Najaf, et les attaques contre les bâtiments du consulat iranien dans ces deux villes, nous avons vu les sionistes de la région encourager la crainte et l’hostilité à l’égard de l’Iran.
 
 Le fait est qu’après l’accueil du peuple irakien aux Iraniens lors des cérémonies religieuses d’Arba’in, et qu’une partie de l'économie irakienne, l'électricité et le gaz dépendent de l'Iran, les Irakiens ne devraient pas être opposés à l'Iran. Or nous voyons que des slogans tentent de créer une sorte de phobie iranienne et les États-Unis disent que l'Iran doit quitter l'Irak qui ne doit pas être « l'arrière-cour de l'Iran ». Cependant, le scénario en Irak, semble se concentrer sur les chiites pour limiter leur rôle dans le futur gouvernement irakien ».

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