Le cheikh Zakzaki et son épouse ont été arrêtés lors de cette attaque et sont en prison depuis. D'un autre côté, le gouvernement nigérian a interdit en août dernier, les activités du Mouvement islamique du Nigéria.
En décembre 2016, un juge d'un tribunal nigérian a déclaré que le maintien en détention du cheikh Zakzaki et de son épouse, violait leurs droits en vertu de l'article 35 de la Constitution nigériane, et que le cheikh qui est gravement malade et son épouse devaient être libérés dans les 45 jours qui suivait ce verdict, mais le gouvernement a constamment retardé l'exécution de cette décision juridique. Le prochain procès du chef du Mouvement islamique du Nigéria est prévu pour le 6 février 2020.
Agnès Callamard, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires, a condamné un recours excessif du gouvernement à la violence contre le mouvement islamique chiite nigérian, et déclaré qu'il n'y avait aucune preuve que ce mouvement était armé ou menaçait le gouvernement nigérian.
À l'occasion du quatrième anniversaire du massacre de Zaria et de l'arrestation du chef chiite du Nigéria, Soheila Zakzaki, fille du cheikh Ibrahim Zakzaki, dans un entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique, a évoqué la situation de son père et les problèmes rencontrés pour sa libération.
« Le gouvernement nigérian a violé les règles du droit national et international, ignoré les décisions des tribunaux et fait pression sur le cheikh Ibrahim Zakzaki et ses partisans. L'une des raisons de ces pressions est que le cheikh Zakzaki veut changer le système injuste du gouvernement nigérian et instaurer la justice dans le pays.
Le Nigeria est un grand pays avec une forte population et tout le monde ne pense pas de la même manière. Certains sont d'accord avec les pressions du gouvernement sur les chiites, mais beaucoup de gens sont bouleversés par l'injustice qui règne dans le pays et le traitement injuste du cheikh Zakzaki. Le Mouvement islamique du Nigéria, dirigé par le cheikh Zakzaki, est un mouvement populaire car il lutte contre l'injustice dans le pays.
Beaucoup de ceux qui s'opposent au mouvement du cheikh, trouvent injuste le traitement réservé par le gouvernement à ses partisans. Le gouvernement nigérian a refusé d'exécuter le verdict du juge. Le gouvernement du président nigérian Mohammed Buhari, n'a pas seulement rejeté les décisions au sujet de mon père ou du Mouvement islamique du Nigeria, mais pendant ces 40 ans, a également ignoré de nombreuses décisions juridiques au sujet d’autres personnes.
Étant donné que le gouvernement ne respecte pas les ordonnances du tribunal, il y a peu d'espoir qu’un résultat juridique soit obtenu et personne ne sait si le gouvernement finira par se conformer à la loi. J'espère que les ONG et les militants indépendants feront tout leur possible pour obliger le gouvernement nigérian à se conformer à la loi. Jusqu'à présent, de nombreuses organisations et personnalités ont essayé de le faire, mais lorsque nous examinons l'ampleur et l'étendue des crimes commis par le gouvernement, nous constatons que cela ne suffit pas.
L'armée nigériane a massacré des centaines de fidèles du cheikh au cours des dernières années, en a blessé des milliers et les a arrêtés. Ce n’est pas une simple affaire et cette question nécessite davantage de pressions sur le gouvernement, de la part des organisations indépendantes et des défenseurs des droits de l’homme », a-t-elle déclaré.