Agence de presse AhlulBayt

la source : PressTV
lundi

19 août 2019

06:29:26
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USA/Iran: l’option nucléaire de Pékin?

Dans le bras de fer commercial l’opposant à Washington, Pékin a un atout de taille dans sa manche : les 1,4 billion de dollars de bons du Trésor américain détenus par la Chine.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Ce qui en fait le créancier étranger numéro un des États-Unis et le deuxième propriétaire de titres du gouvernement américain après la Réserve fédérale des États-Unis. Or, Pékin pourrait bien dégainer son « arme nucléaire » en vendant la totalité de ses titres du Trésor si Washington lui met la pression pour arrêter ses projets en Iran.

Alors que la guerre commerciale s’aggrave, la Chine est de plus en plus active en Iran et pense à appuyer sur le bouton nucléaire en liquidant ses bons du Trésor.

Le premier projet dans lequel la Chine est impliquée en Iran, est la phase 11 du champ gazier Pars-Sud. La semaine dernière, le directeur général de la Société de pétrole et de gaz Pars (POGC) indiquait que les négociations pour le développement du projet avec la China National Petroleum Corp (CNPC) avaient repris. La compagnie pétrolière française Total a été obligée de se retirer d’Iran après l’annonce des sanctions américaines, et on s’attend à ce que la compagnie nationale chinoise CNPC devienne le principal actionnaire du plus grand gisement gazier du monde Pars-Sud.

La Chine, au début de la guerre commerciale avec les États-Unis, cherchait un compromis pour ménager les susceptibilités américaines tout en ne nuisant pas à son partenariat avec la République islamique. Pékin a ensuite convenu avec les États-Unis d’arrêter le développement de la phase 11 de Pars-Sud en contrepartie de la poursuite des opérations dans le champ pétrolifère d’Azadegan Nord et le champ de Yadavaran, situé dans le sud-ouest, à cheval sur l’Iran et l’Irak.

Les travaux dans le nord d’Azadegan sont justifiés par le fait que la China National Petroleum Corporation (CNPC) avait déjà dépensé des milliards de dollars pour développer une deuxième phase du champ de 460 km². Les activités à Yadavaran s’expliquent par le contrat initial signé en 2007, bien avant le retrait américain de l’accord nucléaire en mai 2018, rapporte Al-Manar.

Le troisième des principaux projets non achevés par la Chine en Iran est la construction d’un terminal pétrolier à Jask, dans la mer d’Oman. La capacité de stockage serait d’environ 30 millions de barils et sa capacité d’exportation d’un million de barils par jour. En outre, la construction d’un grand complexe pétrochimique est envisagée dans la même région.

Dans cette bataille qui a commencé avec la décision des États-Unis de taxer leurs importations d’aluminium et d’acier, la Chine garde un atout dans sa manche : une grande quantité de la dette souveraine émise par le Trésor américain. La Chine détient 1,4 billion de dollars d’obligations du Trésor américain, ce qui en fait le créancier étranger numéro un des États-Unis et le deuxième propriétaire de titres du gouvernement américain après la Réserve fédérale des États-Unis.

En 2007, juste avant la crise économique mondiale, le think tank chinois avait annoncé que la vente des titres du Trésor américain provoquerait l’effondrement du dollar, du marché immobilier et le chaos boursier.

Cette stratégie de la Chine va tout à fait dans le sens de son objectif général de remettre en cause la position du dollar en tant que principale monnaie de réserve et devise d’échanges énergétiques.

La guerre commerciale avec les États-Unis, cependant, pourrait être la raison même pour laquelle cette politique n’est pas appliquée par la Chine, a déclaré Rory Green, économiste pour la Chine et l’Asie du Nord auprès de TS Lombard, à la semaine dernière à OilPrice.com. « Avec le renminbi qui s’affaiblit et qui devrait atteindre 7,50 USD par rapport au dollar américain, si les États-Unis imposent des droits de douane de 25 % sur toutes les exportations chinoises, il est plus difficile pour la Chine de persuader les grands producteurs de pétrole comme la Russie, l’Iran, l’Irak et le Venezuela de se démunir du dollar », a-t-il déclaré.

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