Agence de presse AhlulBayt

la source : Pars Today
mardi

28 mai 2019

06:13:39
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Iran: le duel USA/Chine

Préoccupé par la vaste participation iranienne aux « nouvelles routes de la soie » et au corridor de la Méditerranée qui ne passe d’ailleurs pas inaperçu par les Chinois, les USA semblent avoir édulcoré leur discours d’hostilité envers l’Iran.

(ABNA24.com) Préoccupé par la vaste participation iranienne aux « nouvelles routes de la soie » et au corridor de la Méditerranée qui ne passe d’ailleurs pas inaperçu par les Chinois, les USA semblent avoir édulcoré leur discours d’hostilité envers l’Iran.

Le président américain Donald Trump ne peut plus dissimuler ses inquiétudes. La route Iran-Méditerranée est déjà ouverte. Avec le parachèvement d’un chemin de fer entre Shalamcheh en Iran et Bassora en Irak et la construction d’un pont de liaison au-dessus du fleuve Arvandroud (Chatt-el-Arab), la liaison ferroviaire entre l’Iran, l’Irak et les pays de l’est de la Méditerranée, via Khorramchahr, sera établie sans interruption.

De l’autre côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, en visite récemment à Islamabad, évoquait l’établissement de liaison entre les ports de Tchabahar en Iran et de Gwadar au Pakistan. Les réalités sur le terrain inquiètent profondément le président Trump qui semble édulcorer son discours d’hostilité et changer de ton.

D’après le journal londonien Al-Araby al-Jadeed, Donald Trump aurait adhéré à une stratégie proposée par l’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Henry Kissinger : « Faire de l’Iran un partenaire économique ». Les lignes qui suivent résument l’article paru le 25 mai par le journal Al-Araby al-Jadeed.

« Après deux semaines d’escalade de tensions entre les États-Unis et l’Iran, les deux parties se montrent plus enclines à maintenir le calme. Washington et Téhéran connaissent bien les règles du jeu: "La partie la plus puissante est celle qui sait le mieux se démontrer". Les Américains sont, certes, habitués de ce jeu, mais en ce qui concerne l’Iran, il faut dire que c’est la première fois que les Iraniens sont entrés directement dans ce jeu face aux États-Unis. »

Les menaces qu’échangent mutuellement les États-Unis et l’Iran s’inscrivent, selon l’article, dans le cadre d’une guerre verbale. « Mais l’Iran n’est pas le Vietnam et les États-Unis de nos jours ne sont pas les États-Unis des années 60 et 70 », rappelle-t-il.

L’auteur de l’article juge invraisemblable les dires du président US d’après lesquels il serait facile de renverser l’ordre au pouvoir en Iran, car « l’Iran est tout à fait prêt à se défendre ». Et une fois que les négociations indirectes continuent, cela pourrait renforcer l’idée d’un dialogue direct et c’est sur quoi comptent les Américains.

« Les États-Unis souhaiteront alors établir des relations avec l’Iran ; car ils souhaitent être une partie des nouvelles routes de la soie. Mais avant de parvenir à cette étape, beaucoup de questions doivent être réglées. Les États-Unis souhaitent que les Iraniens arrêtent de soutenir les Houthis au Yémen, les Hachd al-Chaabi en Irak et le Hezbollah libanais: ce que l’Iran n’acceptera jamais de faire.

Ce que veulent les Américains, c’est la nouvelle route de la soie ou "la Ceinture et la Route" dont l’Iran est une partie importante. Les États-Unis sont largement intéressés par le volet maritime des nouvelles routes de la soie, surtout en mer de Chine méridionale et puis au Sri Lanka, où ils ont d’ailleurs envoyé des agents de renseignement pour enquêter sur les attaques terroristes du 21 avril dernier. Il ne faudrait pas oublier, non plus, que cette voie maritime continue jusqu’en Afrique, et les États-Unis ne peuvent pas se priver des zones de tensions sur les côtes ouest et dans le centre du continent africain », lit-on dans Al-Araby al-Jadeed.

Mais ce qui est encore plus important, ce sont les itinéraires terrestres des nouvelles routes de la soie et l’importante participation de l’Iran dans cet immense projet. Or le journal Al-Araby al-Jadeed estime que le nouveau changement de ton du président US envers l’Iran ferait penser à l’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis qui recommandait de considérer l’Iran comme un « partenaire économique ».




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