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la source : Pars Today
dimanche

26 mai 2019

07:02:00
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Syrie : qui triche à Idlib ?

Le journal libanais Al-Binaa a énuméré les raisons de l'opposition d'un « bloc composé de dix parties » aux opérations de l'armée syrienne visant à libérer le dernier fief des terroristes à Idlib, ainsi que leurs intérêts respectifs à prolonger la crise en Syrie.

(ABNA24.com) Le journal libanais Al-Binaa a énuméré les raisons de l'opposition d'un « bloc composé de dix parties » aux opérations de l'armée syrienne visant à libérer le dernier fief des terroristes à Idlib, ainsi que leurs intérêts respectifs à prolonger la crise en Syrie.

Les forces hostiles à la libération de la province d'Idlib suivent les manœuvres de l'armée syrienne dans tout le pays depuis huit ans et continuent de porter des accusations selon lesquelles elle massacre des civils. Mais le point qui mérite réflexion est qu’elles n'avaient jamais manifesté leur opposition avec une telle férocité.

« Il semble que la bataille d'Idlib est particulière parmi les autres conflits en cours en Syrie et dans la région. Les dix parties se sont dites inquiètes dont les groupes terroristes qui se sont emparés d’Idlib et des périphéries de Hama et d’Alep », écrit Wafiq Ebrahim, spécialiste libanais des questions stratégiques.

Qui sont ces forces ?

La Turquie est la première partie impliquée dans la province d'Idlib et dans le nord, ainsi que dans les banlieues d'Alep et de Hama. Dans sa nouvelle prise de position, elle a directement envoyé du matériel militaire aux terroristes: des armes lourdes, des chars et des roquettes aux groupes terroristes, notamment à Tahrir al-Cham, Front al-Nosra, Al-Qaïda, Jaysh al-Izzah, Hurras ad-Din, le Parti du Turkestan et Kataëb al-Ikhwan al-muslimin.

Les deuxième opposants à la libération d'Idlib sont les États-Unis. Le président américain Donald Trump a appelé, le 3 septembre 2018, la Syrie à ne pas mener d’offensive « imprudente » contre la province d’Idlib. Le 31 août, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré que son pays considérerait une offensive des forces gouvernementales contre Idlib comme une « escalade d’un conflit déjà dangereux ». Il a menacé que Washington répondrait à toute attaque chimique qui serait lancée par Damas.

En troisième position, il y a le Front al-Nosra  qui a prétendu que l’armée syrienne avait lancé une attaque chimique contre un village situé dans le nord de Lattaquié alors qu’aucune victime n’est à déplorer dans les rangs des terroristes.

Les Nations unies et la Ligue arabe sont les quatrième et cinquième parties instrumentalisées par les États-Unis. Pourtant, ces deux instances ont mis en garde contre le massacre des civils et appelé à un cessez-le-feu.

En Europe, la Grande-Bretagne et la France occupent les sixième et septième positions. Elles présentent leurs positions à l'avance et les élaborent conformément aux intérêts de Washington.

L’Arabie saoudite qui réclame toujours la protection de la vie des civils à Idlib, est accusée elle-même d’assassiner, de décapiter et d’exécuter sa nation depuis sa fondation.

Les Émirats arabes unis sont les vassaux clé des États-Unis dans l’Est arabe. Ils ne font rien sans la moindre coordination. Ils recourent à toute astuce pour plaire aux Américains en particulier en soutenant les groupes terroristes en Syrie, en Irak, en Libye, au Soudan et en Algérie.

En somme, ces neuf parties soutiennent le terrorisme qui constitue le dernier maillon d'un front qui s’oppose aux opérations de l’armée syrienne dans le nord-ouest.

Les groupes terroristes d’origine chinoise, russe, occidentale, arabe, européenne et syrienne opèrent dans de vastes zones situées dans les alentours de Hama, d'Alep et le nord de Lattaquié et d'Idlib.

Le journal libanais Al-Binaa assure que ces informations proviennent des instances internationales de sécurité et d’information.

Pour les Américains, la libération d’Idlib ne fera que transférer le conflit de l’armée syrienne avec les États-Unis à l’est de l’Euphrate. Autrement dit, l'armée américaine perdrait de son influence sur cette région de la Syrie et les Forces démocratiques syriennes seraient démantelées. Par conséquent, ils ont mis le grappin sur Idlib, obstruent une sortie politique à la crise et cherchent son prolongement en enracinant le terrorisme à Idlib.

Pour les Turcs, la libération d'Idlib mettra fin à leur présence dans le nord de la Syrie. Ankara s’inquiète aussi de l'infiltration des Kurdes sur son territoire via les frontières avec la Syrie voisine.  

Divisés sur l’est de la Syrie, l’Irak, la Libye et le Yémen, Washington et Ankara sont tombés d’accord sur Idlib et forment un bloc face à la Russie, l'Iran et le Hezbollah qui ont établi des liens étroits avec le gouvernement de Damas.

Israël, à son tour, insiste sur la poursuite de la crise syrienne, car elle veut empêcher le rétablissement d'un État syrien capable d'empêcher la mise en œuvre du « Deal du siècle ».

Quant à la Ligue arabe, aux Nations unies et à l'Europe, on peut dire qu’ils ne sont que les marionnettes des États-Unis qui les manigancent quand bon leur semble.





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