Agence de presse AhlulBayt

la source : Pars today
jeudi

9 mai 2019

04:17:18
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USA: un bluff de 100 000 tonnes?

Le journal allemand Franffurter Allgemeine a publié cette semaine un article signé par Lorenz Hemicker portant sur les récentes déclarations du conseiller à la sécurité nationale du président américain, John Bolton, après le déploiement du porte-avions Abraham Lincoln. « Un bluff de 100 000 tonnes ? » s’interroge l’auteur.

(ABNA24.com) Le journal allemand Franffurter Allgemeine a publié cette semaine un article signé par Lorenz Hemicker portant sur les récentes déclarations du conseiller à la sécurité nationale du président américain, John Bolton, après le déploiement du porte-avions Abraham Lincoln. « Un bluff de 100 000 tonnes ? » s’interroge l’auteur.

Au début de son article, Lorenz Hemicker rappelle que depuis des décennies, les porte-avions sont des symboles de la force militaire des États-Unis. « Si Washington les met en mouvement, les ennemis auront le droit d’être terrifiés. Mais dans le cas le plus récent, cela ne réussira guère », écrit l’auteur.

Le texte explique que les forces armées des États-Unis sont les plus fortes du monde. Aucun ennemi n’a autant d’argent et de systèmes d’armement modernes. Washington peut réaliser des opérations militaires dans le monde entier avec une force sans égale, même la Chine et la Russie ne sont pas en mesure de rivaliser militairement les États-Unis. L’auteur ajoute : « Rien ne symbolise davantage cette force que les porte-avions américains. La marine compte plus de onze de ces îles de 100 000 tonnes, qui coûtent des milliards d’euros. À bord : des milliers de soldats, des avions de combat modernes et des missiles de croisière. Dans l’escorte : un nombre important de navires de guerre et de sous-marins. Bref, entrer en contact avec un porte-avions et son groupe de combat serait comme un suicide pour la plupart des forces militaires du monde. »

L’auteur ajoute ensuite que dimanche dernier, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, a voulu jouer la carte des porte-avions face à la République islamique d’Iran.

Bolton avait annoncé dimanche que le gouvernement américain déployait le porte-avions Abraham Lincoln et le groupe naval qui l’accompagne en mission au Moyen-Orient. Selon lui, un escadron de bombardiers US serait même réinstallé dans la région. La Maison-Blanche explique que toutes ces mesures ont été prises en réaction aux « menaces et avertissements inquiétants » de l’Iran. Les autorités américaines disent que les Iraniens ont menacé récemment de bloquer le détroit d’Hormuz qui relie le golfe Persique aux océans. Environ un cinquième du pétrole commercialisé dans le monde transite par cette voie maritime internationale.

L’auteur estime qu’il n’a pas de doute sur la capacité militaire du porte-avions Abraham Lincoln et de son groupe naval, mais il estime que malgré cette démarche, John Bolton aura de véritables problèmes pour réellement impressionner Téhéran pour deux raisons.

En premier lieu, l’administration Trump a montré par le passé que ses porte-avions ne suivent pas nécessairement ses déclarations. Par exemple, lorsque la tension avec la Corée du Nord s’est aggravée en avril 2017, le président Donald Trump a annoncé que le destroyer USS Carl Vinson serait envoyé en mission dans la mer du Japon. Mais en réalité, à cette époque-là, ce destroyer américain avait pris, avec trois autres navires de guerre américains, la direction opposée pour participer à une manœuvre navale dans l’océan Indien, à quelque 3 500 milles marins de la péninsule coréenne. De plus, la présence d’un porte-avions américain dans le golfe Persique n’est pas une exception, quand on se rappelle que la principale base maritime des États-Unis au Moyen-Orient se trouve à Bahreïn.

Selon Lorenz Hemicker, de nombreux indices laissent à penser que le mouvement du porte-avions Abraham Lincoln dans la région serait plutôt une routine qu’un acte de menace à l’adresse de Téhéran. En effet, ce porte-avions participe souvent aux missions du Moyen-Orient et de l’Afrique de l’Est. À l’heure actuelle, il n’y a pas d’autre porte-avions américain dans le golfe Persique. Les paroles de Bolton, si elles n’étaient pas du bluff, auraient dû au moins accélérer le mouvement du porte-avions Abraham Lincoln vers l’Iran.

D’après l’auteur « le retour des bombardiers » est également du bluff, car l’armée de l’air américaine maintient, comme la marine, une présence déjà étendue dans la région.




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