ABNA a eu une entrevue avec Hodjatoleslam "Jafarof Famil", le chef de la communauté chiite à Moscou et membre de l'Assemblée mondiale d’Ahlul Bayt (as).
ABNA- Comment trouvez-vous la situation des chiites à Moscou ?
- Aujourd'hui, plus d'un million de chiites vivent à Moscou. Il ya également cinq mosquées dans cette ville qui sont partagées entre les sunnites et les chiites. Les chiites ont également plusieurs forums à Moscou, qui effectuent des activités diverses.
ABNA- Bénéficient-ils d’une liberté totale ?
- Oui, nous sommes totalement libres, nous pouvons donc facilement faire notre travail missionnaire, et même la sécurité nationale russe a bénéficié de cela, parce que notre activité est une sorte de combat avec le wahhabisme. Les chiites, par conséquent, peuvent faire leur activité librement, et le gouvernement a un bon sentiment par rapport à nos activités.
ABNA- Que diriez-vous de point de vue juridique? Les chiites ont-ils des avantages particuliers à ce niveau-là?
- Non, ils n'ont pas d’avantage particulier du point de vue juridique, et à ce niveau-là, il y a au contraire des problèmes pour les chiites en Russie. A l'époque de l'Empire russe, tous les musulmans en Russie étaient sunnites. C'était au dix-septième siècle que le tsar russe créa des bureaux religieuses spéciaux pour les sunnites. Plus tard, pendant la guerre entre l'Iran et la Russie, les chiites ont intégré population russe, puis à la fin du XIXe siècle, un bureau spécial fut créé pour les chiites dans la région de Caucase, où ils étaient en mesure de mener à bien leurs affaires religieuses. Mais maintenant, ce bureau est situé en Azerbaïdjan, et depuis la séparation de l'Azerbaïdjan de la Russie, il n'y a pas, si l’on peut dire, d’organisation spéciale pour gérer les affaires religieuses des chiites en Russie. Ainsi, les chiites ont été confrontés à de nombreux problèmes juridiques. Par exemple, ils ne sont pas autorisés à construire une mosquée, car ici, en Russie, ce sont les institutions religieuses qui sont en charge des mosquées qui appartiennent normalement aux musulmans sunnites, et comme je viens de le dire tout à l’heure, les chiites n'ont pas d’institutions religieuses, ils ne peuvent donc pas se faire des mosquées chiites. Toutefois, compte tenu de la position optimiste du gouvernement russe à l'égard des chiites, nous poursuivons nos démarches avec l’espoir, et Incha Allah nous résoudrons ce problème.
ABNA- Selon les actualités, Moscou est l’un des fiefs des wahhabites, pourriez-vous en parler un petit peu ?
- Comme vous le savez, à l'époque soviétique les interdictions imposées aux religieux ont été existé en Russie et les mosquées ont été fermées. Par conséquent, après l'effondrement de l’Union soviétique et la disparition de telles interdictions, la Russie était un endroit propice pour le wahhabisme. Ils sont venus en Russie, et ont été soutenus par les USA et la Grande-Bretagne. Donc, ils sont maintenant actifs dans les lieux déférents et spécialement dans la région de Caucase. Et il est important de savoir que le gouvernement russe lui-même a souffert de cela, et la promotion du wahhabisme se fait au détriment de la sécurité nationale de la Russie. Bien que les chiites, les sunnites et les gens conscients s'opposent à eux, ils font leur travail missionnaire avec l'aide de l'Ouest.
ABNA- Qu’est-ce que le peuple russe pense de l’Iran ?
- En fait, malgré toute la propagande sioniste, les Russes aiment l'Iran, particulièrement les patriotes russes qui sont contre les sionistes et soutiennent fermement les idées de l'Imam Khamenei et les autorités iraniennes au sujet de l’antisionisme.
ABNA- Comment trouvez-vous la relation entre Medvedev, le président actuel de la Russie, et les chiites?
- Comme je l'ai déjà souligné, le gouvernement russe a un bon sentiment envers les chiites, parce que toutes les blessures subies dans la région de Caucase étaient de wahhabites, et les wahhabites sont connus comme un groupe extrémiste.
ABNA- Comme nous le savons, c'est la deuxième fois que vous avez participé à la réunion de l’Assemblée, pourriez-vous nous dire ce que vous attendez de l'Assemblée mondiale d’Ahl ul-Bayt?
- Tout d'abord, je souhaiterais que le lien entre l'Assemblée et de ses membres soit telle que nous soyons capable de communiquer avec elle immédiatement et directement. Et puis, j’évoquerais nos soucis financiers, parce que les chiites en Russie n'ont pas encore atteint l'autosuffisance dans ce domaine.