Agence de presse AhlulBayt

la source : ABNA
jeudi

21 mars 2024

17:41:06
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Discours du leader Noruz : réflexions et perspectives pour l'avenir

Dans son premier discours de l'année, l'Ayatollah Seyed Ali Khamenei a analysé la situation actuelle du pays et a exposé les objectifs à atteindre au cours de cette nouvelle année 1402.

Agence de presse AhlulBayt (ABNA) : Tout d’abord, le Guide suprême de la Révolution islamique a commencé par évoquer ce qui est déjà devenu une tradition : la nouvelle devise de l’année en cours. Cette devise sert à rappeler, tant aux responsables gouvernementaux qu'au grand public, les objectifs à atteindre.

En continuant à choisir des slogans à caractère économique (par exemple, l’année dernière, le slogan annuel était « contrôler l’inflation et encourager la production »), cette année, l’Ayatollah Khamenei a choisi comme devise : « Un bond dans la production avec la participation du peuple ». Cet objectif, en termes généraux, repose sur le maintien d'une vision économique toujours encadrée dans un horizon de justice.

Il est essentiel de rappeler que la notion de justice est essentielle pour comprendre l’articulation éthique et politique de la République islamique. Depuis sa fondation en 1979, la République islamique se présente comme un bastion contre l’oppression et la discrimination. L'Iran tire son identité politique de l'interprétation de l'Islam donnée par l'Imam Khomeini, qui considère celui-ci comme la quête de la vérité et de la justice par tous les individus.

Lors de son discours, l'Ayatollah Khamenei a rappelé comment « les ennemis de l'Iran », notamment les États-Unis, ont tenté de nuire au pays en utilisant des outils économiques tels que les sanctions. Pour l’actuel dirigeant iranien, la résilience de la République islamique lui a permis de résister à ces pressions. Il est important de rappeler que du point de vue de la République islamique, les sanctions économiques auxquelles le pays est confronté ne sont pas considérées comme une alternative à la guerre, mais comme une guerre par d'autres moyens. Les autorités comprennent que ces sanctions ont pour objectif ultime de briser l'indépendance politique du pays, ainsi que son autonomie régionale.

Le dirigeant iranien a toujours souligné l’importance d’adopter des mesures politico-économiques pour contrecarrer les sanctions. En ce sens, le gouvernement d'Ebrahim Raissi, suite à ces recommandations, a développé sa politique de « voisinage et convergence », avec laquelle il cherche à neutraliser l'impact des sanctions à travers une collaboration économique avec les pays de la région.

Poursuivant sur la question économique, l'Ayatollah Khamenei a énuméré une série d'objectifs à atteindre à court et moyen terme. Parmi eux, se distinguent la transformation du système fiscal, l'augmentation de 80% de la production de biens de consommation de base et l'augmentation de la production dans le secteur agricole. Il est important de garder à l’esprit que tous ces objectifs doivent être atteints sans négliger le bien-être de la population.

L'Ayatollah Khamenei a souligné que ces objectifs doivent répondre à deux exigences politiques fondamentales sur lesquelles repose la République islamique. Premièrement, la participation populaire, qui garantit une circulation du pouvoir et assure la présence du côté républicain. D’un autre côté, il y a la partie islamique de l’équation, représentée dans ce cas par l’horizon de la justice, comme indiqué ci-dessus.

Cet horizon de justice a également été réitéré en se concentrant sur les questions de corruption, d'abus de pouvoir et d'oppression en général. En ce sens, l'Ayatollah Khamenei a exhorté les responsables politiques et judiciaires à ne pas abandonner leur lutte contre ces pratiques. Du point de vue islamique, l’objectif éthico-politique ultime de la République islamique est de créer des conditions de vie justes sur terre, à travers une lutte continue contre l’oppression et l’injustice.

L'Ayatollah Khamenei s'est également adressé aux élections législatives et à l'Assemblée des experts, tenues il y a moins d'un mois. Ces élections ont servi, une fois de plus, à souligner l'importance de la participation au sein de ce qui peut être considéré comme les deux âmes constitutionnelles de la République islamique : l'âme républicaine et populaire et l'âme islamique. La participation populaire implique de réaffirmer la circulation du pouvoir susmentionnée, qui à son tour garantit la présence de « l’âme républicaine ».

Concernant l'idée de participation populaire, le dirigeant iranien a rappelé qu'une chose est la différence d'opinions politiques, qu'il a qualifiée de saine, et une autre chose est les conflits partisans qui mettent en danger « l'unité du discours de la République islamique ». Autrement dit, sachant que la République islamique repose sur un discours politique qui privilégie, par exemple, l'indépendance, l'autonomie et la construction régionale d'un ordre dans lequel les forces extrarégionales ne sont pas présentes, tout ce qui remet en question cette vision constitue une menace pour la l'existence même de la République Islamique.

Cette dernière peut s’expliquer de la manière suivante. Selon les principes politiques établis par l’Imam Khomeini, toute tentative d’abandonner la lutte contre l’impérialisme et l’injustice, ainsi que de mettre fin au soutien à la cause palestinienne, transformerait la nature politique de la République islamique. Suivant l’argument de l’Imam Khomeini, l’Iran deviendrait un autre pays de la région qui suit un islam apolitique et pro-impérialiste. La raison même de l’existence de la République islamique serait alors remise en question.

Mais l’unité discursive qui donne sens à la République islamique ne doit pas être confondue, selon le Guide, avec une homogénéisation des opinions, mais plutôt avec un même horizon politique auquel on peut aspirer depuis des directions différentes.

Enfin, l'Ayatollah Khamenei a consacré une grande partie de son discours à l'analyse de la situation actuelle à Gaza. Selon son analyse, la situation en Palestine montre clairement à quel point l’oppression continue de prévaloir dans le monde. De ce point de vue, il faut comprendre que la lutte en Palestine, en plus de se fonder sur des considérations politiques telles que la lutte anticoloniale, a un aspect islamique qui s'exprime dans la considération de la confrontation existentielle entre les forces de l'injustice et le mal, représenté par Israël et ses alliés, et les forces de Dieu et de la justice, représentées dans ce cas par ce qu'on appelle l'Axe de la Résistance.

Pour l’Ayatollah Khamenei, l’Axe de la Résistance n’est pas une création iranienne dans le sens où l’Iran contrôle le reste des groupes. Comme pour la plupart des alliances défensives, chaque membre de l’Axe conserve une large marge d’autonomie. Par exemple, le Hezbollah, l’acteur non étatique le plus puissant de l’Axe. L'ancien général du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), Hossein Hamedani, a écrit dans ses mémoires que le chef du Hezbollah, Seyed Hasan Nasrallah, était « responsable de toutes les politiques de l'Axe de la Résistance en Syrie » après son intervention dans la guerre civile du pays en 2013, les Houthis ont montré leur indépendance dès le début, lorsqu'ils ont pris la capitale yéménite de Sanaa en 2014, ignorant les conseils de l'Iran à l'époque. Autrement dit, pour l’Ayatollah Khamenei, l’existence de l’Axe de la Résistance ne s’explique pas par une décision unilatérale de Téhéran, mais par une unité de vision politique : s’opposer à l’injustice et à l’oppression dans la région.

En ce sens et enfin, l'Ayatollah Khamenei a rappelé que l'Entité sioniste, nom donné à Israël dans la République islamique, est confrontée à une crise sans précédent. Bien qu’en théorie Israël possède tous les ingrédients clés pour la victoire, comme une puissance de feu apparemment infinie et incontrôlée, un soutien occidental inconditionnel et un soutien national presque unanime à une guerre génocidaire, la vérité est que le projet politique sioniste est un échec dans le sens où il ne peut offrir aucun type d’avenir politique qui ne soit pas enveloppé dans la brutalisation et l’exclusion des Palestiniens.

Selon le dirigeant iranien, « la situation actuelle à laquelle est confronté le régime sioniste rapproche de plus en plus sa chute ».

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