Agence de presse AhlulBayt

la source : ABNA
jeudi

23 mars 2023

08:10:08
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Le dirigeant considère la "transformation" comme une nécessité pour l'Iran

À l'occasion du début du Nouvel An iranien de 1402, le chef de la révolution islamique, l'imam Khamenei, a prononcé son discours annuel au sanctuaire de l'imam Reza dans la ville de Mashhad.

Agence de presse AhlulBayt (ABNA) : Dès le début, le discours s'est concentré sur le concept de "transformation", entendu comme "le renforcement des avantages et l'élimination des faiblesses et des défauts". Pour le chef de la révolution islamique, l'ayatollah Seyed Ali Khamenei, ce type de "transformation" est considéré comme un besoin essentiel pour le pays.

Immédiatement après, il a ajouté que l'objectif principal des "ennemis" est de changer l'identité de la République islamique. "L'objectif de l'ennemi est d'éliminer les points forts du pays, ainsi que de faire oublier aux gens la Révolution et l'islam pur", a souligné l'ayatollah Khamenei.

Dans cette analyse, l'ayatollah Khamenei se concentre sur les principes idéologiques sur lesquels la République islamique s'est construite depuis sa fondation en 1979. La Révolution a été le dernier moment par lequel la dé sédimentation de la grammaire occidentale en Iran s'est achevée, représentée par le régime Pahlavi.  Cette dé sédimentation a mis en évidence l'incapacité de la dynastie Pahlavi à donner une réponse politique, à se projeter politiquement dans l'avenir. L'autre principe idéologique sur lequel la République islamique est bâtie est l'islam. Pas n'importe quel islam. C'est-à-dire non pas une articulation possible de l'islam, mais un islam politique dont l'objectif était et est la transformation du monde, pour en faire un lieu plus juste.

Ces tentatives des soi-disant « ennemis » ont pour but ultime la dés islamisation du pays afin de le remodeler selon les lignes tracées par l'idéologie occidentale. L'ayatollah Khamenei comprend que cette dés islamisation vise à transformer la République islamique en un État « soumis » à l'Occident. Cette soumission peut se manifester de diverses manières, de la soumission économique à la soumission épistémique, où l'Iran serait contraint d'abandonner la centralité de l'islam pour adopter l'Occident comme point nodal sur lequel pivoter. Ce dernier type de soumission reviendrait à renverser ce qui a été réalisé par la Révolution, une révolution, il faut le rappeler, qui fut la première qui n'a pas suivi la grammaire occidentale et qui la rend, par là même, différente des autres révolutions historiques, comme le français, le russe, etc.

Face à ces tentatives de soumission de la République islamique, le leader de la Révolution islamique a souligné la capacité manifeste de la nation iranienne à résister au cycle des hostilités. Il a souligné que, malgré les tentatives de coup d'État, les sanctions et les attaques médiatiques dont le pays a été victime, il a maintenu une position ferme et constante.

La reconnaissance par l'ayatollah Khamenei de la résistance de l'Iran aux multiples attaques de l'Occident a une lecture politique évidente. La République islamique, en tant que voix publique des musulmans, représente les limites du projet occidental. Autrement dit, le projet occidental et ses prétentions à l'universalité étaient déjà remis en cause en 1979, et depuis, l'Iran est devenu l'autre par excellence de l'Occident.

Cette altérité de la République islamique expliquerait, selon l'ayatollah Khamenei lui-même, pourquoi elle est devenue la cible principale des attaques occidentales au cours des quatre dernières décennies. À titre d'exemple de ces attaques, l'ayatollah Khamenei a déclaré « que lors des récents troubles, le président des États-Unis, ainsi que certains dirigeants de certains pays européens, ont ouvertement offert des armes et un soutien financier aux émeutiers afin d'affaiblir la République islamique ».

Malgré ces attaques, illustrées par les sanctions économiques imposées au pays, le Leader de la Révolution islamique a souligné les performances du pays. L'ayatollah Khamenei a souligné les progrès réalisés dans le domaine de la science et de la technologie, plaçant l'Iran parmi les principaux pays du monde dans des domaines tels que la nanotechnologie, la biotechnologie, la santé, l'énergie nucléaire et la défense, entre autres.

En matière de politique étrangère, l'imam Khamenei a noté que "les efforts de l'Occident pour isoler l'Iran ont échoué". La pertinence politique de cette déclaration est évidente. D'un point de vue géopolitique, l'Iran a montré avec le récent accord avec l'Arabie saoudite que la région n'évolue plus selon les diktats occidentaux. Les États-Unis ne sont plus un partenaire crédible, même pour l'un de ses partenaires stratégiques dans la région. De plus, l'accord diplomatique, avec la médiation chinoise, met en évidence l'axe Asie-Asie occidentale comme l'axe politique hégémonique dans la région, remplaçant l'ordre occidental précédent. L'ayatollah Khamenei lui-même a reconnu que "nos relations avec l'Asie se sont renforcées à 100%". Il a également noté que l'Iran est prêt à travailler avec tout pays ou gouvernement européen qui ne suit pas aveuglément les politiques américaines.

L'ayatollah Khamenei présente une volonté de dialogue avec certains pays occidentaux, à condition qu'ils reconnaissent l'autonomie politique de la République islamique et qu'ils renoncent à toute prétention de transformer le pays en un autre État-nation, dénué de sa vision révolutionnaire ancrée dans l'islam.

Concernant les Etats-Unis, il a souligné la confusion des Américains dans la région. « La politique de la République islamique d'Iran envers la région est claire et nous savons ce que nous faisons. Mais les Américains sont confus et désespérés que s'ils restent dans la région, comme en Afghanistan, ils feront face à la haine croissante des nations et seront forcés de partir. Cette confusion est révélatrice de sa faiblesse évidente.

Les États-Unis se retrouvent dans la même situation politique que celle dans laquelle s'est trouvé le régime Pahlavi dans les années qui ont précédé la Révolution. C'est un zombie en termes politiques, sans capacité à se projeter dans l'avenir ni à proposer des alternatives viables à la région. Cette sédimentation discursive a été possible, entre autres, grâce à la présence de la République islamique comme discours contre-hégémonique. Un discours qui ne s'épuise pas, contrairement à celui de l'occident.

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