Agence de presse AhlulBayt

la source : Parstoday
mercredi

2 mars 2022

17:13:15
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Biden ne peut plus ignorer les liens croissants entre l'Iran et la Chine

La récente visite du ministre iranien des Affaires étrangères en Chine indique l'expansion de la coopération sino-iranienne en matière de sécurité, qui constitue une grave menace pour les intérêts des États-Unis, d'Israël et des pays du golfe Persique.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Le journal officiel Keyhan rapporte que « la récente visite du ministre iranien des Affaires étrangères en Chine scelle le renforcement de la coopération sino-iranienne en matière de sécurité, qui constitue une grave menace pour les intérêts des États-Unis, d'Israël et des pays du golfe Persique. Une grande partie de la coopération Pékin-Téhéran porte sur les relations économiques et diplomatiques. Pour faire face à cette menace, l’administration Joe Biden doit prendre plusieurs mesures immédiates. »

Sur la base d’un commentaire publié sur le site Web Foreign Policy, Keyhan indique que le partenariat stratégique de 25 ans, signé entre Pékin et Téhéran en mars 2021, offre des avantages majeurs aux deux « adversaires » des États-Unis. En établissant des relations avec l'Iran, la Chine renforce son implantation au Moyen-Orient, sape l'hégémonie des États-Unis et sécurise son accès au pétrole iranien et à d'autres produits de base. Pour sa part, l'Iran recevra des milliards de dollars d'investissements chinois dans l'énergie et les infrastructures, ce qui rend inefficace les sanctions américaines contre le pays.

Une grande partie de la coopération entre Pékin et Téhéran concerne l'économie et la diplomatie. En effet, l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) dirigée par la Chine et la Russie a décidé à l'unanimité en septembre dernier d'élever l'Iran au rang de membre à part entière.

Dans une autre partie de la note, l’auteur de Foreign Policy prétend : « L’achat par la Chine d'énergie iranienne et sa volonté d'investir en Iran auront au moins deux impacts négatifs sur la sécurité qui s'aggraveront avec le temps. Premièrement, les investissements chinois fourniront une stimulation économique et des revenus à l'Iran. Si le passé est un prologue, Téhéran utilisera une partie importante de ces revenus supplémentaires pour construire son arsenal de missiles et de drones, faire avancer son programme nucléaire, exporter le terrorisme et attaquer ses voisins. Plus généralement, des investissements chinois supplémentaires atténueront de plus en plus l'efficacité des sanctions américaines contre l'Iran. Cela aura pour effet d'intensifier l'intransigeance iranienne dans toute négociation concernant son programme nucléaire. Le soutien de la Chine augmente également les chances que la diplomatie échoue et qu'une action militaire américaine et/ou israélienne soit nécessaire pour empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires. »

Certains autres médias occidentaux insistent sur l’incidence pratique du plan de partenariat Iran-Chine dans la réduction des impacts des mesures punitives de l’Occident visant l’économie iranienne. Dans le même cadre, l’achat par Pékin du pétrole iranien a augmenté et cela prouve l’inefficacité des embargos d’envergure imposés par les chancelleries européennes et avec à leur tête, les Etats-Unis. Dans ce sens, ils reconnaissent que les achats de pétrole iranien par la Chine ont atteint des niveaux records ces derniers mois, dépassant un pic de 2017 lorsque le commerce n'était pas soumis aux sanctions américaines, ont montré les données de suivi des pétroliers.

L'augmentation des achats par le premier importateur mondial de pétrole intervient au milieu des pourparlers entre Téhéran et les puissances mondiales pour relancer un accord nucléaire de 2015 qui lèvera les sanctions américaines sur les exportations de pétrole iranien. Les pourparlers se sont intensifiés ces dernières semaines.

Citant Foreign Policy, le journal avertit d’ailleurs des échanges militaires entre les deux partenaires traditionnels du continent asiatique et stipule dans le même ordre d’idées :

« Le Pentagone et la communauté du renseignement fournissent des rapports détaillés, annuels, écrits et non classifiés sur l'entraînement militaire sino-iranien, les exercices, le développement d'armes et le partage de renseignements. Les obligations légales de rendre compte de la relation existent déjà, mais pourraient être améliorées et mieux appliquées. Pour éclairer les décisions et éviter les surprises stratégiques, Washington devrait échanger de manière proactive des renseignements sur la coopération militaire sino-iranienne avec Israël et les partenaires arabes limitrophes du golfe Persique. »

En outre, alors que les termes définitifs de l'accord de partenariat stratégique restent secrets, une copie divulguée de l'accord, étiquetée "version finale", a appelé la Chine et l'Iran à mener des entraînements militaires combinés, des exercices, le développement d'armes et le partage de renseignements. Cela devrait inciter les États-Unis, Israël, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis à s'asseoir et à en prendre note.

Selon le média américain, « la coopération militaire sino-iranienne n'est pas une préoccupation théorique ou future - elle est déjà en cours. L'Iran, la Chine et la Russie ont mené des exercices militaires combinés dans l'océan Indien en décembre 2019 et en Russie en septembre 2020. Un autre exercice militaire combiné impliquant les forces iraniennes et chinoises ont eu lieu dans le golfe Persique.

Une coopération militaire sino-iranienne accrue pourrait, au fil du temps, améliorer considérablement la capacité militaire iranienne. Si les forces iraniennes devaient acquérir des capacités améliorées anti-accès/déni de zone de la Chine, Téhéran pourrait en venir à croire qu'il pourrait dissuader ou se défendre contre une attaque visant à arrêter un sprint iranien vers une capacité d'armes nucléaires. Cette perception à Téhéran pourrait rendre une évasion nucléaire iranienne à la fois plus probable et plus difficile à arrêter.

En conclusion, le « partenariat stratégique global » sino-iranien, l'adhésion de l'Iran à l'OCS et le voyage du ministre iranien des Affaires étrangères en Chine cette semaine démontrent trois choses : un alignement croissant entre Pékin et Téhéran, l'influence croissante de Pékin au Moyen-Orient et la réalité que la concurrence entre Washington et la Chine ne se produira pas uniquement dans l'Indo-pacifique. Washington est peut-être fatigué du Moyen-Orient, mais Pékin ne fait que commencer.

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