Agence de presse AhlulBayt

la source : IQNA
dimanche

27 février 2022

11:46:58
1234069

Les universitaires du monde appelle Macron à arrêter d'instrumentaliser l'islamophobie

« Stop à l’institutionnalisation de l’islamophobie » est la lettre ouverte adressée au président de la République. Une trentaine d’universitaires dénoncent cette dérive caractéristique du quinquennat d’Emmanuel Macron.

A l’approche de la présidentielle, l’islam occupe une place centrale dans les débats médiatiques mais surtout dans les politiques publiques. En réalité, cette obsession de l’islam n’est pas nouvelle. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, l’Exécutif s’est emparé de la question. Traitée sous une dimension sécuritaire, la problématique musulmane a été érigée comme une véritable menace aux valeurs et principes de la République. Une lecture islamophobe institutionnalisée, que dénoncent aujourd’hui un groupe d’universitaires.

« Nous, universitaires du monde entier, spécialisés dans les études islamiques, les études françaises et francophones, les études religieuses, l’Histoire, la sociologie, l’anthropologie, les sciences politiques et plus encore, voudrions exprimer notre profond choc face à l’institutionnalisation de l’islamophobie qui a caractérisé votre travail » fustigent ces spécialistes dans une lettre ouverte, adressée à Emmanuel Macron.

Ce courrier en anglais, rédigé à la mi-février, devait initialement être publié par des médias anglophones. Mais à l’approche de l’échéance électorale en France, ils ont considéré « la publication de cette lettre comme une tentative d’ingérence aux élections et ont refusé de publier ». Les universitaires sont en discussion avec les médias français, pour une diffusion à grande échelle.
 
Un ancrage islamophobe indéniable
C’est sans langue de bois, que ces universitaires, bâtissent un argumentaire démontrant comment la France a pris un tournant islamophobe. « Sous votre direction, la France est devenue de plus en plus islamophobe et dangereusement répressive. Soyons francs : vous êtes bien plus dangereux pour la liberté française que ces ‘islamistes’ que votre gouvernement paranoïaque voit derrière chaque hijab ou ‘barbe salafiste’ » martèlent-ils.

En effet, c’est au nom de la liberté, principe inaliénable, si cher à la République, que l’Exécutif s’est donné pour mission de marginaliser la communauté musulmane. La promesse d’une société inclusive a très vite été balayée, pour sombrer dans la discrimination et le racisme antimusulman. Les libertés civiles subissent des violations constantes, infligées par la loi sur la sécurité globale, communément appelée loi sur le séparatisme.
 
L’islam, la seule religion ciblée
Ces spécialistes pointent un « exclusivisme antimusulman qui constitue en réalité une violation de la loi 1905 sur la séparation des Églises et de l’État ». Ils qualifient même Emmanuel Macron de « grand mufti autoproclamé de France ». Ce dernier a érigé une doctrine islamique discriminatoire à l’encontre des musulmans. En d’autres termes, le chef de l’État en cherchant à dicter la conduite de la communauté musulmane, et à modeler l’islam à l’image de la France, agit contre la loi et les principes constitutionnels.

Un amalgame constant s’est enraciné dans la société, les politiques et le cadre réglementaire. L’islam est perçu comme une menace à la sécurité, et les musulmans une population dangereuse. Partant de là, l’État a légitimé les fermetures administratives et dissolutions d’associations, de mosquées, d’écoles, et de tout établissement assimilé à l’islam.
 
Les signataires de la lettre accusent le président français d’être « personnellement responsable (…) de la mise en danger des compatriotes musulmans en alimentant la violence terroriste à travers une islamophobie d’État qui fournit à des gens comme DAECH l’alibi parfait pour attaquer la France ».

C’est une France islamophobe, raciste, et empreinte de haine peinte dans ce tableau. Pourtant, cette France est bien réelle. C’est la France qu’Emmanuel Macron a décidé de façonner.

342/