Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Le 19 janvier 1981, un accord est conclu entre Téhéran et Washington grâce à une médiation algérienne : le lendemain, les 52 derniers otages américains retenus dans l’ambassade américaine à Téhéran depuis le 4 novembre 1979 sont libérés. Le jour même de l’investiture de Ronald Reagan à la présidence des États-Unis.
Le négociateur en chef côté américain est le secrétaire d’État adjoint, Warren Christopher, et côté algérien, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Seddik Benyahia.
« En 1980-1981, l’Algérie intervient en tant que médiateur dans la crise. Warren Christopher a fait la navette entre Alger et Washington et a finalement négocié un accord en vertu duquel les otages seraient libérés en échange d’un dégel des biens iraniens et d’une levée des sanctions contre l’Iran », témoigne l’ambassade américaine à Alger, le 3 août 2017.
Le 3 novembre 1981, Téhéran annonce que le gouvernement Iranien a chargé l’Algérie « de faire les démarches de l’Iran à l’étranger ».
Dès le 2 novembre 1980, le Parlement iranien a entériné les « quatre conditions » de l’imam Khomeiny (engagement de non-ingérence, restitution des avoirs iraniens gelés et de la fortune du shah, annulation des poursuites judiciaires).
Le texte officiel des conditions iraniennes est remis au département d’État par l’ambassadeur d’Algérie aux États-Unis.
L’accord d’Alger de 1981 préconise, en plus de la libération des 52 otages américains, plusieurs autres points qui font curieusement écho avec l’actualité de la crise entre Washington et Téhéran : les États-Unis n’interviennent pas dans les affaires intérieures iraniennes, la levée du gel des avoirs iraniens aux États-Unis et l’interdiction de sanctions économiques contre l’Iran, le paiement des dettes iraniennes auprès d’institutions américaines, etc.
Débloquer les fonds iraniens aux États-Unis
Pour rappel, l’Algérie représente, à l’époque, les intérêts américains en Iran. Les États-Unis se sont donc engagés à verser quelque neuf milliards de dollars sur des comptes ouverts par l’Algérie à la Banque d’Angleterre : sur cette somme, l’Iran ne reçoit immédiatement qu’un peu moins de trois milliards, car l’autre partie des avoirs iraniens reste bloquée pour assurer la contrepartie des emprunts que l’Iran a cessé de rembourser.
Les États-Unis acceptent également de bloquer les avoirs de la famille de l’ex-shah qui sont encore sur leur territoire afin de les restituer à l’État iranien.
Le 20 janvier, au lendemain de cet accord, et quelques minutes après le discours inaugural du nouveau président Ronald Reagan, un Boeing d’Air Algérie atterrit à Alger avec à bord les 52 otages américains.
444 jours de détention
C’est le secrétaire d’État américain, Warren Christopher, et le ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Seddik Benyahia, qui accueillent, dans le salon d’honneur de l’aéroport d’Alger, les désormais ex-otages après 444 jours de détention.
Le 25 novembre, les ex-détenus américains partent pour les États-Unis.
Quatre décennies après cet événement, les dirigeants américains n’ont pas encore respecté aucun de leurs quatre engagements majeurs pris lors de ces négociations.
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