Agence de presse AhlulBayt

la source : IQNA
lundi

20 septembre 2021

12:28:05
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Des Canadiens musulmans appellent les politiciens à combattre l’islamophobie

Plusieurs musulmans canadiens déplorent que la question de l’islamophobie ait été mise de côté au cours de la présente campagne électorale.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Ils sont nombreux à rappeler que les politiciens fédéraux avaient condamné l’islamophobie et promis de la combattre à la suite de la tragédie dont avait été victime une famille musulmane de London, en Ontario. Un véhicule avait heurté des membres de la famille Afzaal, tuant quatre personnes, le 6 juin. La police avait décrit l’attaque comme un crime haineux.

Certains déplorent le manque d’action des gouvernements depuis cette tragédie et soutiennent que la question n’a pas été suffisamment discutée pendant la campagne.

«Les politiciens n’aident pas du tout, Gihan Shaheen, qui porte un hijab. Je ne me sens pas en sécurité.»

Saboor Khan, un ami de la famille Afzaal, juge que les politiciens fédéraux n’ont pas fait de la lutte à l’islamophobie une priorité nationale. «Il y a plus d’attention qu’avant, mais je ne pense pas que ce soit suffisant», dit-il.

Les libéraux ont promis un plan d’action national sur la lutte contre la haine d’ici 2022, un investissement de 10 millions $ dans un fonds national pour les victimes de crimes motivés par la haine et une loi pour lutter contre le contenu en ligne haineux dans les 100 premiers jours de leur nouveau mandat.

«Nous reconnaissons qu’il reste encore beaucoup à faire, et un gouvernement libéral réélu continuera de travailler en étroite collaboration avec les communautés musulmanes et tous les Canadiens pour lutter contre la haine au Canada», a déclaré une porte-parole libérale Adrienne Vaupshas.

Les conservateurs se disent déterminés à collaborer avec la communauté musulmane pour «faire le travail nécessaire pour trouver des solutions concrètes à ces problèmes». Ils comptent aussi lutter contre la haine en ligne «en criminalisant clairement les déclarations qui encouragent la violence contre d’autres personnes ou groupes identifiables».

«Un gouvernement conservateur continuera de lutter contre l’islamophobie, l’intolérance, la haine et le racisme institutionnel au Canada», a déclaré un porte-parole du parti, Mathew Clancy.

Des progrès

Certains intervenants ont reconnu un certain progrès dans ce domaine.

Selon Aarij Anwer, un imam de la mosquée de London, la présence des chefs fédéraux à la veillée organisée au lendemain de l’attaque meurtrière « était significative ».

«Il n’y a pas si longtemps, la simple mention d’une sympathie envers les musulmans était considérée comme hors-norme pour certains politiciens», souligne-t-il. Il juge toutefois qu’il n’y a pas eu assez de progrès, «car rien de concret ne s’est passé depuis».

Fatema Abdalla, une porte-parole du Conseil national des musulmans canadiens, opine.

«Au cours des derniers mois, nous avons entendu chacun des dirigeants politiques s’engager publiquement à apporter du changement, dit-elle. Cependant, c’est un peu triste de constater l’absence d’un changement réel et d’un engagement contre l’islamophobie dans les programmes des partis.»

Mme Abdalla ajoute que son organisme demande au prochain gouvernement fédéral de créer un plan d’action national contre les suprémacistes et de contester juridiquement la loi québécoise sur la laïcité.

M. Anwer propose la création d’un poste non partisan pour lutter spécifiquement contre l’islamophobie et d’une agence dédiée à la lutte contre les crimes haineux. Il espère que les gens reconnaissent l’islamophobie et les autres formes de discrimination comme un « problème canadien » qui mérite d’être combattu.

«Ce n’est pas quelque chose qui va disparaître, plaide-t-il. J’espère que les Canadiens ne voient pas cela comme quelque chose qui peut être ignoré. C’est un problème qui doit être abordé de front.»

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