Agence de presse AhlulBayt

la source : Parstoday
lundi

16 août 2021

15:00:53
1170231

Comment l'Afghanistan a-t-il pu s’effondrer en quelques jours ?

Malgré les investissements colossaux de l'OTAN, le gouvernement afghan s'est effondré. La politique étrangère des Etats-Unis en Asie de l'Ouest est décidément obsolète.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Les États-Unis se sont retirés de l’Afghanistan après l’avoir occupé pendant 20 ans, une occupation qui leur a coûté des milliards de dollars et une guerre dévastatrice. Leurs politiques militaristes et interventionnistes ont enfanté une armée défaillante, un gouvernement faible et une nation opprimée.

L'Afghanistan est ces jours-ci sans dessus dessous. Les rebondissements sont si fréquents qu'il est presque impossible de prédire les événements dans l’heure qui suit.

Du nord au sud, de l’est à l’ouest, les chefs-lieux des provinces afghanes chutent les uns après les autres, et les forces afghanes n'ont pas d'autre choix que de se rendre ou de fuir avant d’être abattues par les talibans. Ces derniers ont pris le contrôle de Kaboul et Washington a ordonné l’évacuation du personnel de son ambassade.

Mais pourquoi l’armée afghane n’a-t-elle pas pu résister à l'avancée des talibans ?

Pour l’heure, le pays presque en entier est entre les mains des talibans ; en seulement une semaine, l'Afghanistan s'est effondré et dans de nombreuses provinces, on assiste curieusement à une très faible résistance populaire.

Mais à part les spéculations sur la soumission des Afghans aux talibans ou les rumeurs sur la complicité des responsables de Kaboul avec le mouvement, la grande interrogation est de savoir dans quelle mesure les soldats afghans ont été entraînés par les forces de l'OTAN et des États-Unis. Pourquoi n'ont-ils pas pu résister à l'avancée des talibans ?

Malgré un présumé soutien militaire de l’armée américaine, la souffrance des forces afghanes qui luttent contre les talibans, est incommensurable.

La corruption intrinsèque du système administratif, l'incapacité du gouvernement à payer les salaires et les primes des soldats et des forces de police sont une partie des inconvénients qui ont affaibli le moral des forces afghanes. Selon des sources, dans de nombreux cas, elles se seraient rendues au front sans armes, sans nourriture.

Ce qui est aberrant c’est l’effondrement brusque et violent d’un pays malgré les investissements colossaux des Etats-Unis et leurs alliés de l’Otan après 20 ans d’occupation. Ceux-là même qui prétendaient que leur présence militaire en Afghanistan consistait d’abord à « éradiquer le terrorisme » et ensuite, à apprendre à l’armée afghane à « défendre sa patrie ».

En dépit de l’avancée fulgurante des talibans, le président américain Joe Biden ne regrette rien, a-t-il lors d’un point de presse mardi dernier à la Maison Blanche. Ni sa décision de retirer les troupes américaines d’Afghanistan, ni son sens des dates et des symboles, ni les 1 000 milliards de dollars qu’a coûtés cette guerre et qui ont aidé à « entraîner et équiper plus de 300 000 soldats afghans ». Tout en s’abstenant d’expliquer pourquoi donc l’Afghanistan s’est-il effondré en une semaine.

Les Afghans « doivent avoir la volonté de se battre » et « doivent se battre pour eux-mêmes, pour leur nation », a encore déclaré le président américain.

Mais peut-être ne devrions-nous pas essayer en vain de répondre à la question, parce que les États-Unis n'ont jamais cherché à créer un Afghanistan stable, uni et sûr.

La lutte contre le terrorisme n’était un subterfuge pour qu’ils renforcent leur présence dans les sphères d’influences de l'Iran, de la Chine et de la Russie et qu’ils pussent mieux faire main basse sur les ressources naturelles de l'Afghanistan.

Joe Biden a assuré que les Américains allaient «tenir leur promesse» de continuer à soutenir l’armée afghane sur le plan logistique et financier. Encore un scénario visant à maintenir le pays dans le chaos.

Il « ne regrette pas » sa décision de boucler à la fin du mois d’août le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, a-t-il dit mardi dernier. Mais reste à savoir où ont été transférées les troupes américaines ? Quelle serait leur prochaine destination ? Retourneront-elles au bercail ou non ? Bien sûr que non. Elles rodent encore dans la région ; elles se trouvent dans les bases que les pays arabes du golfe leur ont préparées.

Les Américains essaient de négocier avec le Pakistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan pour s’y installer et garder une proximité avec l'Afghanistan, pour que chaque fois que cela est nécessaire, ils y retournent, au nom de la « défense de la sécurité » d’un peuple plus que jamais sinistré.

342/