Agence de presse AhlulBayt

la source : Parstoday
dimanche

1 août 2021

16:25:10
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Les orgies israéliennes en Afrique éclatent au grand jour

Qu'est-ce qui se cache derrière la décision d'accorder à Israël le statut d'« observateur » au sein de l'Union africaine ?

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : La prochaine étape sera-t-elle son adhésion à la Ligue arabe ? L'Afrique du Sud, la Namibie et l'Algérie s'y opposent. Et les autres ? Quelle est la position de leur nation ? Et Camp David face à la tempête

Le Caire – Rai Al-Youm – Mahmoud Al-Qaei :

La décision unilatérale prise par Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine, d'accepter l'octroi du statut d'observateur à Israël au sein de l'UA sans consulter les États membres, a suscité l’indignation et une énorme controverse.

Cette mesure qui tombe sur fond de la polémique autour de la normalisation des relations avec Israël, a soulevé de nombreuses questions. Les orgies israéliennes en Afrique auraient-elles éclaté au grand jour ?

Afrique du Sud

La première réaction de colère est venue de l'Afrique du Sud qui a vu la nécessité de débattre de cette décision au Conseil exécutif de la Fédération et à son Assemblée générale. Elle a notamment condamné fermement les bombardements israéliens dans la bande de Gaza.

L'ambassadeur Abdullah Al-Ashal, ancien vice-ministre égyptien des Affaires étrangères, a salué l'Afrique du Sud libre dans son opposition à la décision du Président de la Commission d'accorder à Israël le statut d'observateur, une décision qui viole la charte de l'UA. Israël ne mérite ce statut parce qu'il opprime les Palestiniens et refuse la solution à deux États, a-t-il estimé.

« C'est le comportement d'un pays avec un poids régional. Dans les années 60, Israël s’est infiltré en Afrique  alors que l'Egypte y régnait. Les accords de Camp David ont inversé la situation entre l'Egypte et Israël. N'y a-t-il pas un homme rationnel parmi vous, et où sont les pays africains arabes ? », a-t-il conclu.

Pour sa part, l’écrivain et politologue égyptien, Hassan Nafaa, a regretté que les pays arabes membres de l'Union africaine n'aient pas adopté une position ferme et similaire à celle de l’Afrique du Sud. « N’êtes-vous pas rouges de honte, ô Arabes ! », a-t-il lancé.

Algérie

Le ministère algérien des Affaires étrangères a rejeté la décision du président de la Commission de l'UA estimant que les Palestiniens ont le droit de vouloir établir un État indépendant avec Jérusalem (Qods) pour capitale.

« Cette décision, qui a été prise sans consultation préalable des États membres, n'a pas la capacité de légitimer les pratiques belliqueuses du nouvel observateur, qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs inscrits dans l'Acte constitutif de l'Union Africaine », rappelle le ministère.

Les systèmes de fonctionnement de l'Union Africaine ne donnent aucune possibilité aux 87 pays observateurs hors Afrique d'influencer les positions de l'organisation continentale dont la détermination est la prérogative exclusive des Etats membres.

Alger conclut que le tapage médiatique autour de cette question, qui n'est rien de plus qu'un « non-événement », une percée à dimension stratégique, ne peut nuire aux exigences fondamentales pour parvenir à une paix juste et durable au Moyen-Orient telle qu'elle est consacrée en Afrique et dans l'ensemble de la communauté internationale. Cela est stipulé dans l'Initiative de paix arabe approuvée par le Sommet arabe tenu en 2002 à Beyrouth, qui a été pleinement soutenue par l'Union africaine.

L'Algérie, qui a grandement contribué à l'établissement et à la consolidation du partenariat stratégique entre l'Afrique et le monde arabe, poursuivra ses efforts pour renforcer la solidarité entre les peuples, a conclu le ministère algérien des AE.

Namibie

Pour sa part, la Namibie a publié une déclaration dans laquelle elle rejette la décision de la Commission de l'UA, soulignant qu'Israël ne devrait obtenir le statut d'observateur que s'il met fin à son occupation de la Palestine et accorde aux Palestiniens leur droit à un État indépendant.

L'ancien ambassadeur égyptien, Farghali Taha, a commenté la déclaration de l'Algérie, affirmant que la décision du président de la Commission de l'Union africaine « relève de ses pouvoirs administratifs ». « Je ne sais pas comment les pouvoirs administratifs du président de la Commission dépassent la volonté des États membres », a-t-il fait remarquer.

Il a déclaré que l'octroi du statut d'observateur à Israël n’avait aucune valeur et qu'il ne s'agissait que d'un « non-événement ».

Dans le même contexte, certains ont exprimé leur étonnement quant à la position des pays arabes au sein du continent africain, car ils n’ont pas exprimé ni leur opposition ni de critique ni de réserve.

Pour certains observateurs, cette indifférence incite le régime sioniste à se vanter d’une prochaine étape qui pourrait être son introduction dans la Ligue arabe.

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