Agence de presse AhlulBayt

la source : iqna
mercredi

7 juillet 2021

12:57:57
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Gagner le pouvoir par la guerre est le leitmotiv des Talibans

« Les États-Unis ont toujours eu comme stratégie la déstabilisation de l'Afghanistan et de la région et aujourd’hui, cette stratégie se poursuit sous la forme de guerres par procuration », a déclaré un conseiller de l'ancien président afghan.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Mohammad Hashem Esmatullah, conseiller de l'ancien président afghan, a souligné que les talibans d'aujourd'hui ne sont pas différents des talibans d'hier : « Les talibans d'hier et d'aujourd'hui veulent tous un gouvernement islamique en Afghanistan, et prendre le pouvoir par la guerre. Mais les talibans sont plus complexes aujourd'hui qu'ils ne l'étaient dans le passé, par exemple, en deux ans de négociations avec l'envoyé américain sur la « paix », aucune information n’a filtré sur leurs accords ».

Avec le retrait des États-Unis et de leurs alliés d'Afghanistan et la marginalisation des pourparlers de paix, l'Afghanistan est devenu un véritable champ de bataille. Les talibans ont intensifié leurs attaques, ignorant la poursuite des négociations et l'établissement d'un cessez-le-feu, et ont pris plus de 100 régions au cours des deux derniers mois.

La faiblesse de la gestion et des forces de sécurité et de défense afghanes, qui ont cédé de nombreuses zones aux talibans sans conflit, a contribué à la formation d'une mobilisation populaire autour de certains commandants djihadistes dans différentes parties de l'Afghanistan, notamment dans le Nord. Bien que la mobilisation populaire soit venue en aide aux forces de sécurité afghanes, elle n'a pas encore eu d'impact significatif.

Mohammad Hashim Esmatullahi, conseiller de l'ancien président afghan Hamid Karzai, ancien professeur à l'Université de Kaboul et expert de l'Afghanistan, a déclaré que les talibans n'étaient pas différents des talibans d’hier et qu'il n'y avait pas eu de changements fondamentaux dans leur comportement.

Dans un entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique sur les développements actuels en Afghanistan, et des défis auxquels fait face ce pays, il a déclaré :

« Les troupes américaines sont en train de se retirer d'Afghanistan, la base aérienne de Begrâm a été évacuée et de nombreux équipements militaires américains ont été détruits. La Turquie, membre de l'OTAN, a également proposé de prendre en charge la sécurité de l'aéroport international de Kaboul, ce qui a suscité des inquiétudes.

Les États-Unis n'ont tenu aucune de leurs promesses faites aux conférences de Bonn, Londres, Tokyo et Kaboul, d'assurer la stabilité et la sécurité en Afghanistan, et d'aider le peuple à former un gouvernement. Le seul le problème était le processus de paix avec les talibans qui a été poursuivi pendant deux ans et demi par le représentant spécial des États-Unis, au Qatar, mais la guerre continue et les États-Unis depuis leur départ d'Afghanistan, suscitent des inquiétudes.

Les accords que les États-Unis ont faits avec les talibans sont secrets et personne ne les connaît, et on s'inquiète du sort qui attend l'Afghanistan après le retrait des troupes américaines et du scénario qui est en cours.

La deuxième préoccupation est la demande de la Turquie de sécuriser l'aéroport de Kaboul car pendant la guerre en Syrie et la crise en Irak, la Turquie a facilité l'entrée et la sortie des terroristes de Daesh par ses aéroports, et il est à craindre que les Turcs fournissent une plate-forme pour l'entrée de Daesh et des Takfiris à l'aéroport afghan.

Les États-Unis ont initialement commencé leur travail en Afghanistan, avec une stratégie de création et de gestion de crises, de guerres par procuration et d'infiltration des mouvements takfiri en Irak et en Syrie, et on craint maintenant qu'ils ne déstabilisent à nouveau la région.

Les talibans auraient recruté des membres de différents groupes ethniques en Afghanistan, alors que dans le passé, les membres et dirigeants des talibans n'étaient que des habitants de Kandahâr. Les gens ont des mauvais souvenirs de cette période, en particulier les Tadjiks, les Ouzbeks d'Afghanistan et les Hazaras et d'autres groupes ethniques qui ne s'effacent pas facilement de leur mémoire.

On craint que le scénario américain soit suivi et que la guerre s'étende aux frontières avec la Russie, l'Asie centrale et occidentale et ailleurs. On craint que la guerre se poursuive au niveau régional. Tout comme les États-Unis avaient une stratégie de déstabilisation de l'Afghanistan et de la région à leur ordre du jour pendant cette période, aujourd’hui, cette stratégie se poursuit sous la forme de guerres par procuration.

Le peuple afghan doit être conscient que derrière chaque changement, se cachent des complots américains et saoudiens, et dans une telle situation, éclairer le peuple est très important ainsi que donner de l'espoir et de la perspicacité afin que le pays puisse passer cette étape historique avec dignité. ».

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