Agence de presse AhlulBayt

la source : parstoday
jeudi

3 juin 2021

12:49:50
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Bombe à retardement US en Irak?

Des rapports ont été publiés sur le feu vert de Bagdad à la demande US du retour des 100 familles des Daechistes irakiens du camp d'al-Hawl dans leur pays; cela a suscité de vives protestation des Irakiens de différentes couches sociales.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : L'accord de Bagdad de transférer un certain nombre de familles de Daech du camp syrien d'al-Hawl vers un camp à Mossoul, au nord de l’Irak, a donné un coup de départ à une vague de protestations et d'inquiétudes parmi les citoyens Irakiens et les politiciens irakiennes.

Fin mai dernier, le commandant du Commandement central américain (CentCom) au Moyen-Orientle général Frank McKenzie, a effectué un voyage inopiné en Irak et s'est ensuite rendu en Syrie le lendemain où il s’est réjoui du transfert des familles résidant dans le camp d’al-Hawl au nord-est de la Syrie vers l’Irak.

C’est tout après les remarques du haut gradé américain que le gouvernement irakien fait part de sa décision de reloger 100 familles irakiennes résidant dans le camp dans leur pays, ce qui a suscité de vives réactions et une opposition politique des citoyens et l'axe de la Résistance et des hommes politiques irakiens. Des législateurs  irakiens ont également réagi à la décision du gouvernement de Mustafa al-Kazémi, soulignant que la mise en œuvre nécessite l'adoption du Parlement.

Coup de semonce du Parlement

Le député de la coalition Al-Fatah, Mohammad Karim, a mis en garde hier mercredi 2 mai contre les conséquences du retour des familles Daech résidant dans le camp syrien d'al-Hawl vers le territoire irakien et la ré-émergence du terrorisme dans le pays.

Dans une interview avec le site d'information Al-Maalomah, il a précisé :

« Le camp d'al-Hawl abrite un certain nombre de chefs terroristes et leurs familles. Par conséquent, leur retour en Irak représente un danger pour la sécurité du pays. La société irakienne sera dorénavant confrontée à des bombes à retardement après que ces terroristes sont transférés du camp d'al-Hawl dans le camp d'al-Jada au sud de Mossoul ».

« Les États-Unis abusent, a-t-il précisé, des terroristes du camp d'al-Hawl comme une arme contre l'Irak, les pays de la région et les parties qui s'opposent à la politique de Washington. Par conséquent, nous devons être prudents envers la décision de renvoyer le terrorisme en Irak. »

Le membre de la commission de la sécurité et de la défense du parlement irakien, Badr al-Zayadi, a par ailleurs averti des dangers d’une telle décision prise par Bagdad, soulignant qu'une telle décision aurait des conséquences négatives de grande envergure pour l'ensemble de l'Irak.

Il a également reconnu que le gouvernement irakien avait pris une telle décision sous la pression américaine.

Abbas Sarwat, membre de la commission pour la sécurité et la défense du parlement irakien, avait précédemment déclaré que le camp d'al-Hawl était un problème de sécurité complexe et une menace directe pour l'Irak en raison des opinions extrémistes des familles du camp. Toute tentative de rapatriement de ces familles au pays comporte trois risques simultanés : une opposition massive du peuple, une crainte d’un transfert d’une idéologie extrémiste dans le pays et de la création d'un autre foyer de conflit en Irak.

Le danger de l'émergence d'une nouvelle génération de Daech à Ninive

Pour l’analyste militaire irakien, Safa al-Assam, les terroristes du camp d'al-Hawl, étant censés être transféré en Irak, ont auparavant été la cible d’une manipulation idéologique, ces dernières années et c’est ce qui est auparavant arrivé pour les éléments actuels de Daech dans les prisons américaines de Bucca et d'Abou Ghraib, qui ont donné naissance à une génération plus sauvage et agressive que l'organisation terroriste appelée « Al-Tawhid et Al-Jihad ».

Il a expliqué : « Le plan de retour de ces terroristes aura pour conséquence l'émergence d'une nouvelle génération de terroristes, à la différence que la présence de femmes et d'enfants parmi eux rendra difficiles les actions éventuelles des forces irakiennes face à ces éléments ».

Une tentative américaine pour refouler les Hachd al-Chaabi de la frontière syrienne

L'analyste irakien, Amir Abdel Monëm, a récemment averti des tentatives des États-Unis et de certains partis politiques pour contraindre les combattants des Hachd Al-Chaabi de s’éloigner de la frontière irako-syrienne afin de créer une faille dans ces frontières et d'assurer l'infiltration de dirigeants terroristes du camp syrien d’al-Hawl en Irak.

Il a ajouté que les États-Unis étaient concertés sur un plan que leurs mercenaires le mettaient en œuvre à l'intérieur de l'Irak et qu’il visait à créer un terrain propice pour la réactivation des terroristes présents dans le camp d'Al-Hawl à l'intérieur de l'Irak.

Quelle est l'histoire du camp d'Al-Hawl ?

Le camp d'Al-Hawl, situé à 15 kilomètres de la frontière syro-irakienne, est le plus grand camp d'éléments de Daech et leurs proches en Irak et en Syrie. Le camp est contrôlé par les Forces démocratiques syriennes (FDS) affiliées aux États-Unis.

Des milliers de membres de Daech ont fui les lieux lors d'affrontements entre les forces kurdes affiliées aux États-Unis pour reprendre la dernière zone sous contrôle de ce groupuscule terroriste. Les membres capturés de Daech ont été transférés dans des centres de détention, mais leurs familles ont été transférées dans le camp d’al-Hawl, au nord de la Syrie.

Selon des rapports pertinents, certains des résidents du camp sont fortement fidèles à l'idéologie de Daech, ce qui rend difficile le rapatriement des proches des Takfiristes dans leur pays d'origine, puisque leur pensée extrémiste est une menace potentielle pour leurs pays d’origine.

C'est pourquoi de nombreux experts estiment que leur redéploiement dans leurs propres baliserait le terrain à la résurgence de Daech dans ces pays. Pour le moment, il y a environ 70 000 personnes dans le camp d'al-Hawl, pour la plupart des enfants et des femmes, dont environ la moitié seraient des Irakiens. Les responsables du camp confirment qu’il abrite environ 40 000 femmes et enfants de Daech de 53 pays. Les. pays européens s'opposent à leur retour en Europe en raison de leur dangers pour la sécurité des chancelleries européennes.

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