Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Qualifiant de « chose la plus terrible au monde » le fait que Kobili Traoré, qui est en détention provisoire dans un hôpital psychiatrique français, ne puisse pas être traduit en justice en France pour le meurtre d’une sexagénaire juive en 2017 à Paris, Meyer Habib, député des Français de l’étranger, a dit espérer le 22 avril que les avocats de la famille de la victime réussissent à saisir la justice israélienne et à obtenir sa condamnation en Israël.
« Il sera condamné, ou pas, personne n’est condamné d’avance, il sera extradé, ou pas. Il sera capturé, ou pas, je ne sais pas. Mais les Israéliens feront ce qu’ils ont à faire, mais on ne peut plus tuer des juifs impunément », a-t-il alors ajouté.
Le député s’explique : suggérant ainsi qu’un État étranger puisse « capturer » un ressortissant français sur le territoire national, l’élu a dû ensuite nuancer ses propos dans un commentaire à L’Obs.
« Je n’ai aucune raison de penser qu’ils le fassent [capturer Kobili Traoré, NDLR]. S’il est condamné, et ce ne sera peut-être pas le cas, il faudra qu’il purge sa peine. Pour cela, il existe des procédures d’extraditions entre les deux pays. La loi s’impose à tous », a-t-il expliqué.
« Je rappelle qu’ils sont allés cueillir Eichmann en Argentine pour le juger et pour le condamner, même si on ne parle pas des mêmes crimes », a-t-il lancé.
Toujours est-il que Macron souhaite un changement de loi en faveur d’Israël : saisie d’un recours, la Cour de cassation a confirmé le 14 avril l’irresponsabilité pénale de Traoré, estimant que la loi « ne distingue pas selon l’origine du trouble mental qui a fait perdre à l’auteur la conscience de ses actes ».
Commentant ce dernier verdict, Emmanuel Macron a déclaré au Figaro le 18 avril qu’il souhaitait un changement de la loi pour que l’abolition du discernement causé par une prise de stupéfiants n’exonère pas de la responsabilité pénale.
Vers un procès en Israël ? Le 21 avril, les avocats de la sœur de Sarah Halimi ont confirmé à l’AFP qu’elle entendait porter plainte en Israël pour tenter d’obtenir un procès contre son meurtrier. Ils ont rappelé que la loi pénale d’Israël pouvait s’appliquer à des crimes antisémites commis à l’étranger et dénoncés par un citoyen israélien, ce qui serait le cas de leur cliente.
Philippe Hugon, reporter de guerre, et Pierre Dortiguier, expert des questions politiques, s’expriment sur le sujet.
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