Agence de presse AhlulBayt

la source : parstoday
mardi

8 février 2022

13:17:42
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Nucléaire: fin de partie à "Vienne"?

« L’Iran donne une gifle « intelligente » à l'Amérique… Merci, vos concessions ne suffisent pas, et nous en attendons plus… », évoque le rédacteur en chef du journal Rai al-Youm en interrogeant : « Comment l'administration Biden va-t-elle réagir ? Le dernier chapitre des négociations nucléaires de Vienne est-il terminé ? Et pourquoi le tweet du général Chamkhani a-t-il inversé les deux côtés d’une équation ? Qui tirera le premier missile ?

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Hier, samedi, « l'Iran a infligé une gifle intelligente » à l'administration Biden qui s’imaginait que sa décision soudaine de lever les sanctions imposées par son prédécesseur, Donald Trump, serait considérée comme signe de bonne volonté de Washington : le chef de la diplomatie iranienne ayant affirmé que la décision était « bonne »  mais « insuffisante ».

Pour Abdel Bari Atwan, l’éditorialiste du journal Rai al-Youm, le rejet public et explicite de Téhéran émane d’une position de force et reflète la volonté du pays de ne faire aucune concession aux États-Unis en sacrifiant les acquis nucléaires obtenus en riposte au retrait unilatéral de Washington du PGAC et aux pressions maximales de l’axe US/Israël.

A vrai dire, l'Ayatollah Ali Khamenei, le Leader de la Révolution islamique, a beau ne pas faire confiance aux États-Unis, il s’est dit favorable à toute négociation qui aboutirait à des résultats concrets, estime Atwan selon qui le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi tient, quant à lui, à préserver l’intégralité de non seulement des acquis nucléaires mais aussi à poursuivre les progrès militaires qui ont jusqu’à présent débouché sur la construction d’un arsenal de missiles, de sous-marins et de drones très avancés, en dépit des sanctions américaines.

Le général Ali Chamkhani, secrétaire général du Conseil suprême de sécurité nationale iranien a résumé cette prise de position en déclarant dans un tweet expressif : « Téhéran a le droit de poursuivre la recherche et le développement nucléaires », soulignant qu’aucun accord ne peut y faire barrière.

Et aux menaces d’Israël de frapper les installations nucléaires iraniennes, convient-il de rappeler, le général Chamkhani avait par le passé répondu : « Ces avions ne reviendront pas à Tel-Aviv, car ils ne trouveront pas d'aéroports où ils puissent atterrir, cet Israël disparaîtra, il sera entièrement détruit et réduit en cendres. »

A présent, tout avance en faveur de l’Iran qui ne va pas tarder à être classé parmi les États nucléaires. Le pays dispose de toute l’expertise et des capacités nécessaires pour fabriquer une bombe nucléaire en seulement quelques semaines. Des rapports fiables russes confirment que l'Iran possède maintenant de petites bombes nucléaires provenant de ses stocks d’uranium enrichi à 60 % et proche du taux d’enrichissement top secret de 90 %.

Pour se présenter en cette position de force à la table de négociation à Vienne, politiquement et militairement, l’Iran a d’abord sécurisé son front intérieur et renforcé ses alliances extérieures. Après l'invasion américaine de l'Afghanistan et de l'Irak, et la destruction de la Syrie, la doctrine de la politique étrangère de l’Iran repose sur l’axe Russie/Chine/Corée du Nord.

Et de conclure que l'administration Biden, qui se bat maintenant sur deux fronts de guerre, la première en Ukraine contre la Russie, et la seconde à Taïwan contre la Chine, n’est pas en mesure de s'impliquer dans une guerre illégale et dangereuse contre l'Iran sur la base des preuves infondées et inexactes concernant le programme nucléaire du pays. Jusqu'ici aucune superpuissance n’a jamais attaqué un pays seulement sous prétexte qu’il a des intentions malveillantes. D'ailleurs, les États-Unis n'ont pas attaqué la Corée du Nord malgré les menaces de cette dernière, vieilles de plusieurs décennies ?  

L’Iran est loin d’être prêt de revenir sur ses conditions. Il a rejeté les concessions faites par Washington et continue d’exiger la garantie que la prochaine administration américaine ne se retirerait pas de l’accord renouvelé. Reste à savoir si l’administration Biden va s’aventurer à s’engager dans un troisième front de guerre.

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