Agence de presse AhlulBayt

la source : Parstoday
dimanche

2 janvier 2022

19:20:07
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L'Iran, prêt à tout scénario

Pour le général Fadavi, commandant en chef adjoint du CGRI, les ennemis de l'Iran sont dans un état de confusion depuis qu'ils ont été témoins des exercices Grand Prophète-17 menés par le Corps des gardiens de la Révolution.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : Alors qu'il n'y a seulement que quelques jours, les sionistes soutenus par les Américains proféraient des menaces sans fondement contre l’Iran, leur Premier ministre vient d'annoncer par écrit que nul ne devrait évoquer une action militaire contre l'Iran, a déclaré le général Fadavi selon qui cette prise de position montre combien les ennemis sont confus. En effet, durant les 43 dernières années depuis la Révolution islamique, le régime israélien a été témoin combien les Américains ont été déconcertés et à leur tour ils réalisent qu'ils ne pourront rien contre l'Iran. Actuellement, les Américains font recours à des méthodes faibles, pour faire face à l’Iran, ce qui montre leur impuissance.

Le commandant en chef adjoint du CGRI a par la suite évoqué le martyre du général Soleimani, pour dire que Trump et les sionistes avaient admis leur échec.

C'est en préservant notre Révolution que les sommets pourront être atteints et les hostilités contre nous prendront fin, a-t-il poursuivi. 

Dans ce droit fil, le groupe de réflexion américain Washington Institute affirme que le moment choisi pour ces exercices et les types de systèmes tactiques utilisés en disent long sur la réaction probable que pourrait avoir l'Iran face à toute augmentation de pressions extérieures.

Dans un rapport, le Washington Institute, évoquant la simultanéité des exercices du CGRI avec les pourparlers nucléaires à Vienne, a écrit : « Le 20 décembre, le Corps des gardiens de la Révolution islamique a fait part du lancement d'exercices militaires conjoints, baptisés Grand Prophète-17, sur les rives Nord du golfe persique, où cinq jours durant, les forces aériennes, terrestres et navales seront soutenues par la nouvelle Organisation électronique cybernétique.

Influence sur les négociations nucléaires de Vienne

Après que le navire d'assaut amphibie USS Essex eu quitté la région pour le golfe d'Aden, l'exercice a été organisé dans le but d'influencer les pourparlers nucléaires de Vienne. En terme tactique la manœuvre Grand Prophète-17 est similaire à celle menée en juillet 2020 (en réponse aux activités de sabotage à travers l'Iran) et à celle qui a été menée le 12 décembre 2018 (après que l'administration Trump a menacé de stopper les exportations de pétrole de l'Iran).

L'Iran a envisagé la possibilité d'un conflit armé

Le groupe de réflexion note que le discours d'inauguration de l'exercice a été prononcé par le général de division Gholam Ali Rashid, commandant du quartier général central de Khatam al-Anbiya, au lieu du général de division Mohammad Bagheri, chef d'état-major général de la Force armée. Ce changement pourrait signifier que l'Iran a pris la possibilité d'un conflit armé suffisamment au sérieux pour se mettre en état d'alerte militaire, et confier les responsabilités opérationnelles au quartier général de Khatam al-Anbiya.

En somme, les objectifs déclarés par le général Rachid pour Grand Prophète-17 étaient au nombre de trois à savoir : augmenter la préparation au combat en testant de nouvelles armes et tactiques ; simuler l'un des scénarios de défense les plus complexes du CGRI dans un espace hybride à l'aide de méthodes cinétiques et non cinétiques ; Et améliorer la “dissuasion intelligente” de l'Iran, c'est-à-dire qu'Israël n'attaquera pas l'Iran sans le feu vert des États-Unis et que Téhéran tiendra Washington pour responsable de toute action militaire contre l'Iran.

L'exercice comprenait des attaques coordonnées contre des cibles navales et terrestres à l'aide de drones armés, de missiles de croisière antinavires, de missiles balistiques sol-sol à courte portée, de dragueurs de mines magnétiques et de frappes combinées blindées et hélicoptères, Tous soutenus par un réseau intégré de défense aérienne.

La mise en garde de l’Iran contre la participation des pays de la région à tout scénario éventuel

L’Institut américain poursuit : “Les exercices se sont poursuivis au milieu de l'escalade des tensions verbales entre l'Iran et Israël et la compréhension croissante des gouvernements occidentaux qu'ils doivent faire plus pour exercer une influence sur les positions de Téhéran à la table des négociations. Dans ce contexte, on peut s'attendre à ce que Téhéran utilise tous ses moyens pour empêcher la participation des pays de la région à tout scénario militaire possible et pour augmenter le coût de toute attaque militaire contre ses installations nucléaires. En effet, la déclaration du major-général Rachid a menacé toute tentative dévastatrice visant à mener des frappes aériennes contre l'Iran.

Autres aspects importants de l’exercice Grand Prophète 17 :

- Utilisation de mesures électroniques passives pour suivre des cibles navales à attaquer avec des missiles ou des drones dans différentes directions.

-Interdire l'entrée et l'accès aux couloirs maritimes en utilisant des tirs d'artillerie, des missiles à longue portée et des missiles de croisière tirés depuis des îles et des vedettes rapides.

- Première utilisation officielle des missiles semi-balistiques Fath, récemment entrés au service du CGRI. Il s’agit d’une version plus petite des missiles balistiques à courte portée de la famille Fateh dont la portée est estimée à 100-150 kilomètres. Ce missile peut être tiré à partir de cartouches tubulaires. Jusqu'à 6 missiles de ce type peuvent être transportés par un camion spécial. Pour une portée étendue, le CGRI a testé la capacité de lancer un missile Fath à partir d'un avion d'attaque Sukhoi Su-22.

- Utilisation de missiles antichars (tels que Dehlavieh) pour attaquer de petites cibles navales à courte distance (jusqu'à 3,5 km).

- Utilisation de missiles air-sol Almas avec des drones offensifs Mohajer 6, en plus des bombes miniatures Qaem qui sont largement utilisées en Syrie. Ces petites armes à guidage de précision auraient une portée de 8 km contre des cibles fixes et mobiles.

- Utilisation intensive d'hélicoptères offensifs contre des cibles au sol.

- Première utilisation officielle du char de combat de Karrar par le CGRI, qui a été observée dans cet exercice avec une couverture pour supprimer l’effet des vagues de chaleur.

- Transfert de lanceurs de missiles à longue portée vers des îles lointaines à l'aide de barges, dans le but de contrer l'accès de l'ennemi aux couloirs maritimes.

- Et enfin, les tactiques d’essaim utilisant un grand nombre de vedettes équipées de fusées et de torpilles.

Le CGRI augmentera ses activités dans la région

Le Washington Institute a conclu : ‘Compte tenu de l'incertitude persistante concernant les pourparlers nucléaires et de la menace croissante d'une action militaire contre l'Iran, on peut s'attendre à ce que les forces du CGRI accélèrent leurs activités militaires et paramilitaires dans la région afin de renforcer leur dissuasion. Cela pourrait accroître les tensions dans le golfe Persique, le détroit d'Hormuz et le golfe d'Oman dans les semaines à venir, ce qui rappelle les événements de 2019.’

Comme l'a déclaré le général de division Hossein Salami après que l'Iran a frappé la base aérienne d'al-Asad avec des missiles en janvier 2020, le Corps des gardiens de la révolution islamique pourrait choisir de ‘mener une guerre afin d'empêcher une guerre beaucoup plus importante’, conclut le groupe de réflexion.

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