Agence de presse Ahl ul-Bayt (a.s.), ABNA. – Invité en Suisse par le Conseil œcuménique des Églises, l’Ayatollah Ramazani, Secrétaire général de l’Assemblée mondiale Ahl ul-Bayt (a.s.) a rencontré le Docteur Ioan Sauca, Sectétaire général du Conseil œcuménique.
Dans une réunion tenue le jeudi matin 11 novembre 2021 à Genève, les deux parties ont valorisé les rapprochements entre les religions et les dialogues interconfessionnelles.
Au début de cette visite, souhaitant bienvenue au Secrétaire général de l’Assemblée mondiale Ahl ul-Bayt (a.s.), M. Sauca a évoqué la relation historique du Conseil œcuménique avec la République islamique et a dit : Officiellement, nous avons commencé cette relation en 1995 et depuis, nous organisons une conférence environs tous les 18 mois à Téhéran ou à Genève. On a même étendu la portée géographique de nos activités à Qom à d’autres villes iraniennes.
Sauca a ajouté : Notre objectif c’est de faire des ponts entre les religions ; puisque c’est notre mission même. Le christianisme, comme toutes les autres religions, est constituées de branches diverses. Nous cherchons à exposer les valeurs communes et c’est ce qui rend la synergie interconfessionnelle possible.
Il a affirmé : Dans les dernières réunions, nous nous sommes concentrés sur les rites et les pèlerinages communs, par exemple les marches rituelles comme « la marche d’Arbaeen ». On dirait que même s’il n’y avait pas de points communs, on pourrait continuer à faire des efforts pour atteindre aux valeurs communes, le Pape lui-même ayant mis le doigt sur cette question de la coexistence pacifique. Notre but et notre mission consistent à avancer sur un chemin déterminé par Dieu.
L’Ayatollah Ramazi, Secrétaire de l’Assemblée mondiale Ahl ul-Bayt (a.s.) a remercié le Conseil œcuménique pour l’invitation et a noté : Au long de l’histoire, une grande partie des croyances étaient des affaires de cœurs et d’intérieur et chaque personne croyait à proportion de ses capacités intellectuelles et spirituelles ; ce qui fait qu’il faut avant tout porter notre attention au-delà des croyances.
- En occident, on butte parfois aux positions racistes. Dans d’autres endroits de la planète aussi, on discrimine par exemple les arabes et les non-arabes. Tandis que c’est une fausse opinion et que les religions révélées se sont opposées au racisme. En islam également, indépendamment de la couleur, de la race et de la religion, ce qui prime c’est la « dignité » qui est l’essence même de l’homme et ce qui importe c’est seules « la piété et l’abstention du péché ».
Mettant l’accent sur une excellence de l’homme fondée sur les rapports que celui-ci entretient, l’Ayatollah Ramazani a dit : Le rapport de l’homme avec Allah et l’attention portée sur la spiritualité, le rapport de l’homme avec lui-même et avec la nature ont tous des procédés déterminés. Dans le rapport avec lui-même par exemple, l’homme ne doit pas avoir des tendances matérialistes ou excessivement mondaines. Ce que nous croyons, c’est que l’homme sensitif, c’est-à-dire l’homme matériel, doit atteindre au statut de l’homme rationnel et intuitionnel. Dans les rapports interhumains aussi ce sont les universaux humains qui doivent être considérés le plus.
Expliquant le regard non-discriminatoire de l’islam porté sur les hommes, l’Ayatollah Ramazani a rappelé que dans les recueils de prières musulmans, même quand on prie pour les malades, on ne discrimine point et on supplie à Allah de guérir tous les hommes souffrant des maladies. Pour illustrer encore plus la position égalitaire de l’islam, M. Ramazani a fait allusion à l’importante lettre de l’Imam ‘Ali (a.s.) adressée à Malik al-Achar, où l’Imam soutient que les hommes sont soit « nos frères en religion » soit « nos égaux en création ». Le Secrétaire Général de l’Assemblée mondiale Ahl ul-Bayt (a.s.) a indiqué que les enseignements coraniques vont dans le même sens et nous ordonnent de traiter les « gens » sans discrimination aucune. Etre aliéné, selon M. Ramazani, de soi-même, de Dieu et des autres hommes est ce dont souffre l’humanité et la seule solution en est la réconciliation avec soi-même, avec Dieu et avec les autres ; ceci étant un précepte moral et mystique évoqué d’ailleurs à maintes reprises par Moïse, Jésus et Muhammad (que la paix soit sur tous).
Faisant écho aux propos de l’Ayatollah Ramzani, le père Ioan Sauca a démontré la symétrie existante entre sa façon de traiter les questions et celle de l’Ayatollah. Sauca a précisé que les guerres qui se sont produites entre les différentes religions et branches religieuses dans l’histoire s’étaient plutôt enracinées dans les différences culturelles qui n’avaient rien à voir avec les textes sacrées. Cette autorité chrétienne a mis en valeur les conclusions communes entre les deux discours chrétien et musulmans.
L’Ayatollah Ramazani a souligné que la lutte contre l’oppression requiert l’inclusion des enseignements divins des prophètes dans les systèmes de gouvernance politiques. Il aussi évoqué l’importance de l’égalité sur la scène politique internationale et a rappelé que certains pays, malgré la fatwa claire et historique de l’Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique en Iran, contre la construction et l’utilisation de la bombe nucléaire, mettent la pression sur ce pays pour contrer ses activités nucléaires pacifiques.
Affirmant que « la plus belle manifestation de la justice c’est la réconciliation entre les hommes et la disparition de l’oppression et de l’injustice », le Secrétaire général de l’Assemblée mondiale Ahl ul-Bayt (a.s.) a annoncé : Il nous appartient d’être les défenseurs des valeurs humaines parmi les hommes et l’objectivation de ces valeurs est le résultat d’une rencontre comme la nôtre. Il faut aussi que les déclarations des chefs religieux soient publiquement diffusées. Il ne faut surtout pas que les valeurs sacrées des religion soient exposées à l’insulte ; car la liberté d’expression diffère forcément de l’offense aux valeurs sacrée, celle-ci causant la blessure des cœurs des croyants.
Ioan Sauca a commenté à son tour : Nous essayons de communiquer des messages à l’occasion de tout événement important et de correspondre avec les périodiques. J’ai la conviction que les gens ne doivent pas souffrir dans la vie sociale et nous avons le courage d’être sensibles à ce qui concerne l’homme et la dignité humaine. Moi personnellement, j’ai publié des déclarations et j’ai discuté avec des présidents des pays sur le cher peuple iranien et sur l’enlèvement des embargos, car le peuple iranien a été opprimé et la victime de l’injustice.
A la fin de cette rencontre, l’Ayatollah Ramazani a fait part de sa satisfaction face à l’ouverture de la nouvelle phase de dialogues entre les chefs religieux et a ajouté : Cela est quelque chose de très heureux et prometteur et à la grâce d’Allah nous investirons nos efforts dans cette direction.
Il est à noter qu’au cours de cette visite, le Hdjatoleslam Saïd Djazari, Président de l’Université Ahl ul-Bayt (a.s.) était présent.
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