Agence de presse AhlulBayt

la source : Parstoday
jeudi

4 février 2021

21:02:58
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Myanmar: Coup de maitre sino-iranien?

Mardi 2 février, le porte-parole de la Diplomatie iranienne, Saïd Khatibzadeh, a déclaré que l'équipage du navire sud-coréen, saisi il y a un mois dans le golfe Persique par les gardes-côtes iraniennes a été autorisé à quitter l'Iran et ce, dans un pur geste de bonne foi et du respect des principes humanitaires.

Agence de Nouvelles d'Ahlul Bait (ABNA) : On se rappelle fort bien que la saisie est intervenu au bot des mois de refus de la Corée du Sud de débloquer les pétrodollars iraniens, qu'elle gèle, sur ordre des Etats-Unis, dans ses banques, quitte à faire prolonger une crise politique et diplomatique Téhéran-Séoul qui vu la forte présence des Sud-coréens sur le vaste marché iranien, n'a aucune raison d'être.

Certains observateurs ont cru voir entre ce geste de bonne volonté iranien d'une part et la saisie d'il y a deux semaines de deux pétroliers iranien et chinois au large de l'Indonésie d'autre part, un certain rapport, estimant que l'Iran a été poussé par le geste plus ou moins inattendu de l'Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde avec qui il entretient un rapport de complicité illustré même par le soutien indonésien à l'Iran au Conseil de sécurité, à jeter du leste, l'Iran se trouvant dans l'impossibilité de riposter. Et pourtant, c'est un peu vite aller à la besogne.

Depuis mai 2020, date à laquelle les pétroliers iraniens ont livré sous les yeux impuissants de l'US Navy de l'essence au Venezuela, un corridor maritime anti-sanction US ralliant le golfe Persique aux Caraïbes a été ouvert. Ce corridor, mêmes les pays africains comme le Sénégal et le Gabon l'ont rallié, au grand dam évidemment du régime des sanctions US, devenus de ce fait stérile et obsolète. C'est un corridor qu'a allègrement rallié la Chine, en continuant à acheter du pétrole aux grands producteurs pétroliers que sont la Chine et le Venezuela, et ce, même ua plus fort des sanctions. Or ce partenariat anti sanctionnel, contre quoi Trump et ses ministres de guerre n'ont rien pu, Biden a tenté de le briser. La saisie de deux pétroliers battant sous pavillon iranien et chinois  par Indonésie interposé et seulement à quelques kilomètres de la mer de Chine où les Américains continuent à chercher noise à la Chine aura été la riposte du président démocrate. 

Au fait, les deux navires cargos ont été pris en otage au détroit de Malacca, principal poumon économique de la Chine et qui aux côtés des deux autres détroits que sont Bab el-Mandeb et Hormuz constituent les principaux voies maritimes sur les autoroutes énergétiques. Un peu à la manière de ce pétrolier iranien que fut Grace 1 et que la Grande Bretagne a arraisonné en 2019 à renfort de forces commando à Gibraltar avant que ce geste de piratage de mer ne soit riposté par l'abordage et la saisie dans le golfe Persique quelques semaines plus tard d'un pétrolier britannique Steno Impero. On se rappelle fort bien comment sa Majesté a été contrainte de capituler et de relâcher Grace 1 et sa cargaison en échange de la mise ne liberté de Steno Impero. 

Lors de la saisi de Grace 1 par la Grande-Bretagne à Gilbratar, John Bolton a ainsi annoncé que : « Les États-Unis et leurs alliés continueront d'empêcher les régimes de Téhéran et de Damas de profiter de ce commerce illégal ». Mais un an plus tard les Etats Unis regrettait presque ces mots, le corridor golfe Persique énergétique Caraïbe ayant permis à l'Iran de faire une percée dans l'arrière cours américaine en faisant son apparition dans le paysage politique, pétrolier et militaire du Venezuela. 

Mais cette riposte tardive de Biden impliquant l'Indonésie avec qui à la fois l'Iran et la Chine entretiennent de bonnes relations, comment faut-il y riposter? Ce coup de force qui vient de se produire en Birmanie et qui prend littéralement de court les Etats Unsi et leurs alliés otaniens semblent avoir porté les premiers éléments de la riposte. Le Myanmar dont le contrôle vient de tomber entre les mains des militaires par un coup d'Etat qui a écarté d'emblée Ann Sun Suychi, pion de longue date des Américains revêt une importance géostratégique vitae pour a Chine et évidemment pour ses alliés.

Malacca se trouve situé entre l'océan Indien et le Pacifique et se pose comme étant la voie maritime la plus courtes entre la Chine et le golfe Persique. Depuis l'an 2000, les Etats Unis n'ont pas cessé de semer guerre et chaos dans le golfe Persique pour empêcher la Chien de s'y alimenter. la Guerre  en Syrie a paradoxalement débouché sur l'émergence de l'axe de la Résistance comme un acteur géopolitique un axe qui a fait entrer d'abord la Russie en scène et qui travaille à ce que la Chine débarque également dans la région.  Cette configuration de force ne pourrait donc pas tolérer que le Myanmar soit un second Hong Kong ou un nouveau Taiwan surtout que Washington de Biden a franchi le Rubicon en cherchant à couper la route de l'énergie entre l'Iran et la Chine, 

80% des exportations chinoises en pétrole et en gaz soit 12 millions de barils par jour se font via Malacca et pour la plus part en mode tanker par tanker. La double saisie des pétroliers iranien et chinois auraient pu créer un précédent. Et puis à Malacca on est au cœur de la route de la soie, Pékin n'aurait pu permettre que les adeptes de la révolution de safran, renforcés par l'arrivée des démocrates à la Maison Blanche, puissent semer le chaos au cœur de l'un des projets les plus majeurs de ce début du siècle pour mettre fin à l'unilatéralisme US/OTAN. 

Mais le coup d'Etat au Myanmar pourrait aller encore plus loin en termes géostratégique car à bien y regarder l'axe de la Résistance s’impose dans deux des trois les plus stratégiques du monde à savoir le détroit d'Hormuz et celui de Bab el-Mandeb où aucun cargo occidental ou israélien ne pourrait le traverser si la Résistance yéménite s'y oppose. Le changement de cap à Myanmar, fait instaurer une situation à peu près pareille en indo-pacifique. Pour l'heure le camp US/OTAN carrément groggy par le coup, cherche une solution : hier soir les Etats Unis ont annoncé le retrait de l'USS Nimitz du Centcom et son ralliement à la flotte indo-pacifique. Le tout dernier exercice militaire iranien Grand Prophète 15 tenu entre décembre et janvier a procuré l'une de ces craintes au groupe aéronaval US quand un missile balistique à longue portée iranien Sejjil a échoué à quelques pâtée de l'USS Nimitz dans l'océan Indien. mais ua rythme où vont les événements en mer de Chine où la Chine vient de simuler des frappes massives contre la flotte de guerre US, rien ne dit que l'USS Nimitz et ses 5000 marines passeront de meilleurs moment en Indo-pacifique que dans le golfe Persique. Certains analystes disent même que cela fait partie des clauses incluses dans l'accord stratégique de 25 ans signés entre l'Iran et la Chine. C'est plein d'enseignements pour un Biden qui croit pouvoir faire du Obama en promettant des monts et merveilles PGAGiens à l'Iran...

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