Selon l'agence de presse internationale AhlulBayt (a.s.) - ABNA - l'attaque israélienne contre la capitale qatarie, Doha, qui a ciblé un certain nombre de responsables du mouvement de résistance islamique palestinien (Hamas), a provoqué un choc généralisé dans toute la région et a soulevé les craintes de la Turquie d'une grave escalade avec Tel-Aviv.
Le journal français Le Monde a rapporté que la Turquie, qui est l'un des principaux partisans du Hamas, se trouve dans une position délicate et craint qu'Israël ne tente de reproduire une attaque similaire sur le sol turc, car un certain nombre de responsables du Hamas y sont présents et font la navette entre Doha et Ankara.
Le journal, dans un reportage depuis Istanbul écrit par son correspondant "Nicolas Borsier", a écrit que le président turc "Recep Tayyip Erdoğan" a rapidement condamné fermement l'attaque au Qatar et l'a qualifiée de violation flagrante du droit international.
Erdoğan a également appelé l'émir du Qatar, Cheikh "Tamim bin Hamad Al Thani", pour souligner le soutien total de la Turquie au Qatar.
Préoccupations sécuritaires de la Turquie
Dans ce contexte, "Ezgi Akin", expert des questions turques sur le site Al-Monitor, a souligné qu'il est probable qu'après cette attaque, certains membres du Hamas passeront plus de temps en Turquie ; la Turquie est le seul membre de l'OTAN qui ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste.
Le Monde rapporte que lorsque le Premier ministre israélien "Benjamin Netanyahu" et son ancien ministre de la Défense "Yoav Gallant", tous deux recherchés par la Cour pénale internationale, ont implicitement annoncé que les dirigeants du Hamas étaient des cibles légitimes quel que soit leur lieu de résidence, les dirigeants turcs ont été contraints de revoir leurs calculs.
"Ronin Bar", le chef du service de sécurité intérieure israélien (Shabak), avait averti les membres du Hamas au Liban, au Qatar et en Turquie et la réaction du président turc a été vive. Erdoğan a déclaré qu'Israël paierait un lourd tribut si un tel scénario se produisait.
La Turquie a accueilli un nombre important de responsables du Hamas lors d'occasions officielles et à des niveaux élevés.
Une menace qui va au-delà d'un incident
Le Monde a écrit qu'à Ankara, l'attaque israélienne à Doha n'est pas considérée comme un incident isolé, mais plutôt comme une menace directe à un allié stratégique avec lequel la Turquie collabore sur des dossiers régionaux sensibles, de la Palestine à la Syrie et à la Libye.
Les observateurs estiment que l'attaque israélienne à Doha est un moment sensible dans la relation de la Turquie avec la question palestinienne et en particulier le Hamas ; car la proximité avec le Hamas, bien que populaire en Turquie, comporte désormais des risques directs pour la sécurité nationale turque.
Compte tenu des développements régionaux et de l'escalade militaire israélienne, des voix dans les centres de recherche proches du gouvernement turc ont appelé à une évaluation sérieuse de la possibilité d'un ciblage par Israël, la considérant comme une menace réelle, et non pas simplement une possibilité lointaine.
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